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Date d'ajout : 10-07-12

Ces chanteurs plus ou moins terroristes

Etrangement, certains artistes se sont plus ou moins rapprochés de la cause terroriste. Alors que l’affaire Merah revient sur le devant de la scène, Quai Baco fait le grand écart entre musique et terrorisme, citations à l’appui.

Marianne Faithfull - Quai BacoMarianne Faithfull, l’anarchiste

La plus terroriste d’entre tous, s’il y en avait bien une, ce serait peut-être Marianne Faithfull, l’ex-compagne de Mick Jagger connue pour son penchant pour le trio magique sexe, drogue et rock’n’roll.

En 1979, elle sort l’album Broken English. Le single du même nom est un hommage assumé aux figures emblématiques du terrorisme des années 1970. Notamment à Ulrike Meinhof, combattante radicalisée du groupe Fraction armée rouge qui perpétua de nombreux actes terroristes en Allemagne.

Marianne Faithfull : « Broken English racontait comment la même rage ou le même désespoir pouvait vous faire virer junkie ou poseur de bombes. La femme était un ange vengeur. » (L’Express, 16/03/1995)

Veronique Sanson - Quai BacoVéronique Sanson, la résistante

« Je ne peux pas m’empêcher de me dire qu’à l’âge auquel j’ai eu mon enfant, ma mère, elle, faisait dérailler des trains. » Avec cette phrase, Véronique Sanson a tout dit : elle n’est pas terroriste, mais l’héritage laissé par ses parents auraient pu en décider autrement.

Colette et René, agents des renseignements puis résistants chevronnés de la Seconde guerre mondiale, n’y sont pas allés de main morte avec l’oppression. Véronique Sanson justifie leurs actions par des propos à la limite du politiquement correct. Mais bon, il y a prescription…

« Il fallait tuer au nom de la liberté, en ce temps-Ià, c’était terrible. C’était une idéologie de mort. […] Et je pense, moi aussi, que je pourrais tuer pour défendre ma liberté ou celle des autres. Très certainement. […] Je sais très bien ce que c’est que d’avoir des pulsions de révolte au fond de soi. » (Véronique Sanson : Doux dehors, fou dedans, de Jean-François Brieu,  2001)

The Kills Pochette - Quai BacoThe Kills, les meurtriers

Si les Kills s’appellent les Kills, ce n’est pas pour rien. Le nom est choisi en référence à Florence Rey et Audry Maupin, un couple de français qui a défrayé la chronique en 1994 en se livrant à une triple fusillade en plein Paris. En trente minutes, cinq personnes, dont trois policiers, ont été tuées.

Le couple a depuis nourri des fantasmes et son histoire a largement été repris dans la presse, le cinéma,… et la musique.

Alison Mosshart : « Cette histoire nous a inspiré. C’est la passion brute que rien ne peut contenir et qui dévaste tout sur son passage. Nous trouvons ce genre de rébellion tout à fait symptomatique de notre époque. » (L’Etudiant, juin 2005)

Jamie Hince : « Ce genre de drame nous attire, mais pas d’une manière romantique : ce qui nous fascine, c’est la complexité humaine, celle qui rend passionné et place un individu au-dessus des lois, conduit à des comportements extrêmes. » (Rolling Stone, mars 2005)

L’ EP Black Rooster EP et leur premier album Keep On your Mean Side font clairement référence à cette tragédie. Jamie et Alison se mettent dans le peau du couple anarchiste sur les deux pochettes.

Kasabian - KasabianKasabian, les hooligans

Autres pochettes, autres controverses, celles du groupe de rock britannique Kasabian. Sur la couverture des trois premiers albums, on retrouve le visage fier d’un homme masqué par son foulard. L’image dérange. S’agit-il d’un tueur en série, d’un terroriste ou d’un hooligan ? Le groupe calme les spéculations.

« C’est une photo d’un supporteur italien. C’est un symbole dans lequel il ne faut pas voir trop de choses et tant pis si les gens l’interprètent mal. C’est là toute la beauté de la musique : pouvoir être compris de travers, selon différents prismes. » (Les Inrockuptibles, novembre 2004)

Dido - Quai BacoDido, la porte-parole de l’IRA

Quand Dido sort son album Safe Trip Home, elle provoque un tollé médiatique au Royaume-Uni. La faute au morceau Let’s Do The Things We Normally Do qui reprend les paroles de The Men Behind The Wire. Ce dernier est l’oeuvre de Barleycorn, un groupe nord-irlandais associé à Continuity IRA et Real IRA, deux ramifications terroristes irlandaises aux yeux du Royaume-Uni.

« Armoured cars and tanks and guns / came to take away our sons / but everybody’s must stand behind / the men behind the wire – Voitures blindées, chars et armes à feu / sont venus enlever nos fils / mais tout le monde doit se tenir derrière / les hommes derrière le fil barbelé »

Pour le député britannique Gregory Campbell, Dido, d’origine irlandaise, ne pouvait ignorer le contexte de cette chanson. Il estimait que la chanteuse devait clarifier sa position afin de ne pas duper le grand public. Sauf que Dido ne s’est ni justifiée, ni excusée. On ne trahit pas sa patrie !

 

Manu Chao - Quai BacoManu Chao, l’alter-mondialiste

Celui qui est surnommé le José Bové de la musique est connu pour son engagement contre la mondialisation. Manu Chao est membre d’Attac, il a toujours soutenu les contre-sommets du G8, notamment à Gênes où il a fait monter sur scène des sans-papiers et des militants associatifs.

Une position qui fut loin de plaire au Ministère de l’intérieur italien qui présenta le chanteur dans la presse comme un dangereux terroriste avec qui il fallait négocier la sécurité de Gênes.

« Si je donne des concerts en Italie, tous les coups sont permis ! Il faut surveiller les camions, éviter de se retrouver avec un kilo de coke caché dans le matériel, ne pas répondre aux flics déguisées en journalistes dans les conférences de presse. Il y a des CRS devant chaque salle où je joue, la ville est en état de siège, les commerçants ferment leurs boutiques. La presse de droite explique que les vandales, les drogués, les terroristes sont arrivés. Des affiches de l’extrême droite clament ‘’Le pire de la culture arrive’’… L’intox est bien orchestrée. Cela frise le ridicule. Mes concerts n’ont suscité aucun incident et n’ont été que des fêtes. » (Le Monde 2, février 2005)

Daniel Balavoine, le blouson noir

Enfin, on ne pouvait terminer cette liste de chanteurs engagés dans la résistance et la violence sans dire un mot sur Daniel Balavoine, notre blouson noir national qui a explosé le hit-parade avec le célèbrissime Quand on arrive en ville de l’opéra-rock Starmania. Daniel Balavoine y incarne Johnny Rockfort, le chef d’une bande terroriste.

S.L.


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