/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 07-10-14

Cécile Corbel – « La fiancée »

Harpiste de formation et connue pour avoir endossé le rôle d’Anne de Bretagne dans le Rock Opéra d’Alan Simon, Cécile Corbel nous ouvre son univers sur un 5ème album mêlant pop et thématique moyenâgeuse. Laissant quelque peu son image de barde bretonne, elle dévoile dans « La fiancée » une musique à la pop douce et planante.

Arrangements très musique classique sur la thématique du rêve et du fantastique, Cécile Corbel ouvre cet album sur un « Entendez-Vous » aux accents médiévaux. Conteuse née, la jeune française se pose en défenseur des légendes au travers d’une musique apprêtée et fleurie apportant avec elle ce côté celte intemporel.

Loin des standards de la pop actuelle, elle enrobe chacune de ses compositions de douces mélodies sucrées. Pourtant, loin d’agacer, ces arrangements apparaissent anachroniques et à ce titre, intriguent. Capable de mêler plusieurs cultures dans un tout harmonieux, elle trace sa route atypique sans trahir son univers initial. C’est ainsi que l’on retrouve sur « Jardin Secret » un clin d’œil à la musique asiatique dont elle a pu être une des égéries au travers de la BO d' »Arietty au pays des petits chapardeurs » véritable carton au Japon.

À l’image d’une Karen Brunon ou de Sophie Maurin, elle aussi saute le pas et passe du classique à la variété. Se débattant dans une musique ample et de haute volée (« Ballerina »), elle transcende un style entre pop et classique populaire souvent galvaudé. Sorte d’Enya à la française, elle apporte sa vivacité et son talent de compositrice dans des titres travaillés. Sans aucune lourdeur, elle convoque pop et orchestre dans une explosion de couleurs vives.

La frontière est pourtant mince entre cette musique et celle de supermarché dont nous abreuve les comédies musicales actuelles. Souvent légère et vaporeuse, elle finit par manquer de simplicité dans l’approche musicale et mélodique d’un titre comme « Emmène moi ». Dans un excès de couleurs, elle sature un peu le spectre et nous laisse sur le bord de la route un peu écœurés.

Naviguant entre tradition et pop, elle semble emprunter le chemin d’un Alan Stivell en adaptant la musique à son époque. Délicate, elle habille par petites touches de ses mélodies oniriques une musique douce et profonde. Riche et harmonique « La fiancée » ne parvient pourtant pas à nous convaincre complètement. Parfois un peu calorique musicalement, elle adopte les codes de la variété celtique tout en gardant une personnalité propre. Après une certaine Bretagne et le Japon de l’animation peut-être que Cécile Corbel saura conquérir la France comme ont pu le faire il y a quelques décennies ses célèbres aînés.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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