/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 14-01-15

Budapest – « Alcaline »

Issus de la bouillonnante scène toulousaine, Budapest nous propose en ce début d’année leur premier album intitulé « Alcaline ». Après un EP « Grenade » enregistré fin 2011 et une présélection aux Inouïs du Printemps de Bourges, les Français nous enivrent de leur rock hypnotique. Loin des canons d’un rock parfois pré formaté, Budapest façonne un premier album dense et captivant.

Au travers d’une base instrumentale réduite à l’essentiel (clavier/batterie/guitare), le groupe Budapest ouvre ce premier album avec un « The Roaming Souls » bluesy, collant et rudement efficace. Rappelant beaucoup le son des Dandy Warhols dans cette propension a doucement insuffler une énergie brute, les Français nous emportent dans leur univers au rock étincelant.

Véritable main de fer dans un gant de velours, la musique de Budapest apparaît dense et magnétique. Très Smashing Pumpkins sur le réussi « Fall By the Way Side », on succombe bien vite aux mélodies accrocheuses du quintet. Guitares saturées et feutrées, des basses rondes omniprésentes, Budapest s’amuse avec beaucoup de talent dans des titres aux rondeurs peuplées de pointes anguleuses.

Mais c’est à partir de « Blind » que l’on rentre pleinement dans l’univers des Toulousains. En effet, on ressent de suite la part trip-hop qui se cache derrière ce rock un poil lent. Au travers d’une batterie électro minimaliste, Budapest nous propose un titre intimiste aux lenteurs électroniques et au magnétisme envoûtant. Superbement léchés, les arrangements nous emportent dans un mélange entre une pop 80’s lorgnant vers Supertramp et un trip hop à la mode Massive Attack.

Particulièrement bien amené, le duo de voix à la tête de Budapest apporte une véritable émotion à ces arrangements très cartésiens. Lumineuse et soul, le grain de chacune nous immerge dans un groove dont il est difficile de s’extraire. Très proche de Radiohead sur « Red » ou « Distance », les Français expérimentent avec beaucoup d’aisance et d’audace les tréfonds d´une pop rock souvent galvaudée.

Très cinématographique sur cette fin d’album voire Woodkidesque sur « Connected », Budapest se construit progressivement un univers dans une matière sonore aux contours flous et hypnotiques. Composant de véritables ambiances sonores aux nuances délicates, ils réussissent à mêler expérimentation et composition dans un tout extrêmement cohérent.

Très inspiré des sonorités 90’s ce premier album de Budapest signe l’arrivée d’un véritable acteur de la scène rock alternative française. Innovant sans chambouler complètement le style, ils y apportent leur couleur et leur vision. Alliant technicité et science de la mélodie, les Toulousains construisent un album aux rythmiques prenantes et aux harmonies obsédantes. Naviguant dans un univers où se côtoient de multiples influences allant d’Archive à Radiohead en passant par Massive Attack, Budapest construit sa propre vision d’un rock hypnotique. Une très belle découverte pour ce début d’année 2015!

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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