Découverts l’année dernière à travers leur premier album »Dirty Radio », Sallie and the Sound Outside nous reviennent cette année avec leur deuxième opus « Untamed Beast  » toujours dans cette même veine rock vintage.

Il y a chez Sallie Ford & The Sound Outside cette senteur de poussière, la chanteuse est passée maître dans l’art de remettre au goût du jour le rock tel qu’il était dans les année 50. Guitares fuzz, riffs lapidaires, voix criarde, reverb exacerbée tout semble vétuste et sent bon l’ampli à lampe. La belle envoie du bois dès l’ouverture de l’opus avec « Addicted » et « Party kids ».

Chez Sallie, pas d’électronique que de l’électrique proche d’un rockabilly sans le côté kitch, on écoute avec une joie non dissimulée la belle américaine et ses musiciens se faire plaisir. Opus très homogène, « Untamed Beast » sent bon les cheveux gominés et les lunettes Ray-Ban. L’album restitue le son tel qu’il était lorsque la soul, le R’n’B et le rock étaient encore très proches. On retrouve d’ailleurs ces différentes influences sur un titre comme « Shivers » où sur un arrangement langoureux et sensuelle, la chanteuse pose sa voix canaille et rebelle.

En plus de travailler avec un matériau musical de la fin de la guerre, elle vit pleinement ses chansons jusqu’à en adopter les codes. Sallie prend son temps et qu’est çe que cela est bon, tantôt dans les aigus puis dans les graves elle nous fait partager comme nulle autre son bonheur de chanter. Toujours très imprégnée de ses compositions elle semble comme habitée par l’interprétation.

Sur un titre comme « Devil » Sallie vit, s’époumone, pleure, crie . Tel un Elvis des années 2010 , elle retrouve ce goût salée de sueur qui semble fuir de plus en plus la musique actuelle. Elle fait partie de ses artistes avec les Black Keys qui remettent au centre de leur composition la chaleur du live.

C’est tellement vrai que lorsque la miss met moins d’énergie on est de suite déçus comme sur « Paris » ou « Do me Right ». Heureusement, pour la fin de l’opus Sallie Ford revient aux fondamentaux à travers « Lip Boy » morceau à la patate phénoménale ne décollant jamais mais nous scotchant de bout en bout et « Rockability » beaucoup plus rude et dur. On retrouve dans l’intention une certaine noirceur que l’on avait jusqu’ici évité.

Bien qu’assez ressemblant à leur précédent opus, »Untamed Beast » reste un album de référence. Sallie et Sa bande de Garçon nous gratifie d’un rock sans âge mais drôlement efficace et addictif.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com