Vanessa Paradis – « Les sources »
Véritable icône vivante, personnifiant une élégance à la française, Vanessa Paradis nous revient pleine de lumière sur un nouvel album intitulé « Les sources ». Se plaisant dans une variété romantique à l’esthétisme recherché, la française pose sur le papier une musique cotonneuse et parfois faussement légère. Enregistré à Los Angeles et composé en partie par Samuel Benchetrit, ce nouvel opus nous voit revenir une Vanessa Paradis en phase avec elle même, amoureuse et toujours aussi talentueuse.
Superbement pop sur un refrain pour le moins entêtant, « Kiev » ouvre brillamment ce nouvel album au travers d’une variété pop légère et dansante. Pris dans ses filets on ne peut que se sentir plus léger à l’écoute de ce titre aux volutes parfumés d’un air qui ne cesse de nous hanter. Glissant sur une orchestration mêlant guitares acoustiques, basses, batterie et violons, la voix de Vanessa nous hypnotise de son timbre granulé et doux. Il y a de la magie dans l’approche pop de Vanessa Paradis qui ne cesse de puiser dans son élégance naturelle une façon d’être indomptable et émancipée tout en gardant cette séduction si particulière.
De sa voix aux graves envoûtants, Vanessa Paradis renverse tout sur son passage avec une subtilité qui ne se dément pas. Intemporelle dans son approche d’une pop au swing un peu maniéré sur « Ce que le vent nous souffle », elle réussit à nous entraîner dans une composition à la légèreté de rigueur plein de cette fraîcheur qui ne semble jamais s’altérer malgré le temps qui passe. Au travers d’une instrumentation extrêmement pointilleuse, elle pose sa voix douce et nuancée avec un aplomb phénoménal. Jouant la Lolita avec un détachement et un recul rare, Vanessa Paradis nous impressionne de son souffle et de cette façon unique qu’elle a de s’imposer en douceur.
Multipliant les styles dans des compositions variées, la française se dévoile entre amours et douceur dans des titres où sa pop douce et sereine pleine de cette fausse candeur diablement addictive nous enivre. Doucement groovy sur un « Mio Cuore », Vanessa Paradis nous fais tourner la tête en italien dans le texte avec ce je-ne-sais-quoi de charmant qu’elle réussit à distillé tout au long de chacune de ses compositions. Capable du grand écart entre un « On oubliera » à l’orchestration léchée et cinématographique et un « C’est dire » cotonneux et feutré, Vanessa Paradis nous prend par la main et nous guide de sa voix unique au travers d’un univers multiple qui ne cesse de nous emporter.
Faisant le pari d’une variété ouverte vers l’extérieure tout en gardant cette volonté de multiplier les expériences et les styles différents, Vanessa Paradis prouve ses capacités d’adaptation et réussit un album naviguant entre variété docile et pop éclatante gardant cette approche éblouissante. A l’aise comme personne dans une pop doucereuse, elle nous enivre de sa candeur toujours aussi fraîche qui ne semble pas être altéré par le passage des années. On se laisse transporter par cette façon unique qu’elle a de chanter dans une sorte de douceur addictive. Il y a chez Vanessa Paradis un sens rare de la variété embellissant chaque titre de son rayonnement solaire qui ne cesse de nous transporter dans un pop à la fois sucrée, romantique et pointue.
Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com
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