« Eitsoyam » est le quatrième album des Clermontois du Delano Orchestra. Derrière ce titre intriguant se cache un album étonnant.

Oscillant entre grosses guitares et ambiances planantes, et avec pour leitmotiv un beau travail sur les mélodies, The Delano Orchestra nous embarque rapidement dans son univers particulier.

On est tout de suite dans l’ambiance avec le très beau « Everything », ses bruitages et sa lente montée en puissance : une entame de toute beauté. On constate d’ailleurs au fur et à mesure des écoutes que c’est dans ce genre de morceaux plus planants ou « barrés », que la magie opère le mieux. « Always » est du même acabit, avec son arpège clair et sa mélodie très réussie, soutenue par une trompette et sa montée très efficace, ou encore « Light Games », chanson pop ultra-dépouillée.

Les morceaux utilisant les grosses distorsions sont finalement un peu moins efficaces, comme « Xxx », plus rock et moins mélodique, ou encore « Wake up » qui peine un peu à se lancer, la faute peut-être à des partis-pris assez étonnants au niveau du mixage, et ce, tout au long de l’album. En effet, les guitares chargées en distorsion sont très présentes, reléguant parfois au second plan une batterie aux sonorités légèrement rock 90’s, le tout emballé dans une reverb omniprésente et donnant un son trop propre et souvent froid à l’ensemble. Au contraire, les choix drastiques effectués sur le traitement de la voix (très souvent sous-mixée), et qui au premier abord sont assez déconcertants, se justifient pleinement dans l’ambiance posée par le groupe.

Néanmoins, il reste de ce « Eitsoyam » une sensation agréable d’entendre un rock au lyrisme assez rare en France, flirtant parfois avec certaines ambiances façon Arcade Fire, la production en moins.

Marty Tobin
marty.tobin@quai-baco.com