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Date d'ajout : 24-09-21

Têtes Raides – « Bing Bang Boum » : La Chronique

Les têtes raides reviennent ! Après 7 ans de silence et 2 albums solo pour le leader Christian Olivier , les Têtes Raides nous font le plaisir de relancer la machine. Ce nouvel album intitulé « Bing Bang Boum » nous enivre de sonorités qui n’appartiennent qu’à eux. Dans son line up original, les français se sont entourés d’une Edith Fambuena toujours aussi inspirée qui apporte un souffle nouveau tout en gardant le coeur musical intact. Dans un ensemble de titres hauts en couleurs, la bande de Christian Olivier nous enivre de sa poésie rude et délicate.

Dès « En Avant » on retrouve avec plaisir ces sonorités qui nous avaient tant manquées. Rugueuse et généreuse la musique des français nous enivre d’une sorte de gravité ludique. Dans une composition mêlant cuivres et guitares, les français s’épanouissent dans une sorte de fanfare destroy. Multipliant les clins d’oeil aux ambiances de leur précédents albums, ils dessinent un titre touchant posant les base d’une musique toujours aussi vitupérante.  Christian Olivier de sa voix devenue extrêmement grave entérine ici son retour avec une assurance et un boucan d’enfer. Terminant dans une sorte de fête foraine désaxée, le titre nous rappelle les grands airs des Têtes Raides.

On retrouve une sorte de folie foutraque dans « Haut les mains » qui donne à voir un groupe en phase avec son époque et qui n’hésite pas à faire évoluer son style (Merci Edith Fambuena !). Il y a une fois de plus une poésie virevoltante dans cet enchainement vif et brulant. Christian Olivier nous entraine dans une musique à la rudesse câline. Dans une musique dont ils ont le secret, ils dessinent une musicalité hors norme où les frontières du rock , de la chanson française semblent se fondre dans un tout foutraque et libre. 

C’est la chair de poule qui nous gagne sur le bien nommé « Le Frisson » où au travers d’un texte vaporeux la poésie nous colle à la peau. Avec un sens inouï de l’improvisation, les français transcendent un texte à la poésie virevoltante. Dans une éloge du lâcher prise, ils nous font pleurer de leurs bonnes ondes dans un tout qui nous mitraille de leur puissance inventive. On se laisse prendre au jeu de cette musique à la richesse granulaire qui vient extirper sans que l’on s’en rende compte une poésie lumineuse.  Sobrement magique chaque titre nous entraine dans une enfance espiègle , enivrante et toujours droite dans ses bottes. Transformant des comptines en des titres de feu comme sur le puissant « Abcédaire ». 

Terminant en apothéose par le très Tête Raides « Je ne veux pas » et le magnifique « Levez-vous du tombeau » du poète Jean-Pierre Siméon, les Têtes Raides nous transportent dans une musique à la sensibilité folle et à l’instrumentation simple et percutante. Multipliant les sonorités rudes et brusque, les français nous enivrent de leur poésie aérienne et tonitruante qui ne cesse de nous interroger sur notre vision du monde.

Dans ce bric à brac plein de sonorités toutes plus rudes les unes que les autres on voit s’épanouir une musique à la poésie folle. De sa voix grave Christian Olivier semble reprendre la route là ou il l’avait laissé dans un univers à l’image de ces pochettes, riche et sans chichi. La qualité de cette musique tient dans cette ouverture , dans cette capacité à ingurgiter une foule d’inspiration pour les rendre dans un concert de bonnes ondes. Dans une rudesse punk, une précision de cirque et une mélodie enfantine ce « Bing Bang Boum »  nous emporte vers un ailleurs poétique. Cultivée et populaire, savante et engagée, la musique des Têtes Raides n’en finit pas de nous toucher. 

Note : 9,5/10

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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