/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 14-10-14

Rich Aucoin – « Ephemeral »

Enfin! Il aura fallu 3 ans à Rich Aucoin pour réaliser une suite au très bon « We’re All Dying to Live ». Le canadien originaire d’Halifax nous revient donc plus talentueux que jamais dans un opus très coloré intitulé « Ephemeral ». Dans une approche toujours très inspiré du monde qui l’entoure, il nous propose un album électro symphonique cousu main.

Sons épars, expérimentation sonores, le Canadien ouvre cet album avec une intro planante et envoûtante. Rythme martelé, « Meaning in Life » semble progressivement se construire sous nos yeux. Très chaleureuse malgré un son synthétique, la composition superpose les couches instrumentales pour nous proposer une sorte d’hymne sur-vitaminé et entraînant.

En véritable sorcier de la mélodie, Rich Aucoin nous livre des compositions aux multiples facettes qui vite nous envoûtent et nous emportent dans un univers coloré et porteur. Titres imprévisibles voire anarchiques, le Canadien concentre dans sa musique l’essence même d’un rock ayant pris le pas du numérique et des musiques électronique. On retrouve cette puissance de feu au travers des titres « Want to believe » ou « Are you Experiencing » envoyant clairement du bois sans pour autant être faciles d’abord.

Difficile de ne pas succomber à « Yelling in the Sleep » extrêmement bien construit, efficace et entraînant qui risque fort de devenir la bande son d’une pub d’ici quelques temps. Il y a dans cette musique un potentiel indéniable proche d’un groupe phare comme MGMT. Mêlant musique symphonique et électronique avec une adresse rare, il colore et construit ses morceaux avec intelligence et goût.

Rappelant The Bewitched Hands sur « Are You Experiencing » ou Arcade Fire sur « City I Love », l’artiste s’inscrit pleinement dans une approche grandiloquente d’un électro-rock débordant d’énergie. Conviant à chaque titre une machinerie instrumentale impressionnante, Rich Aucoin réussit la gageure de ne pas écraser à chaque fois l’auditeur, poussant l’élégance jusqu’à proposer des titres plus retenus tel ce « They Say Obey » noir et feutré.

Malgré une ou deux compositions un peu en deçà (notamment « Let It Go » un peu transparent), Rich Aucoin ne cède pas aux sirènes de l’universalité en nous proposant un patchwork symphonique et électronique de très grande qualité. Il construit ainsi des morceaux tels des citadelles aux bases solides et aux cimes tutoyant les nuages. Grandiloquence feutrée et énergie douce caractérisent cet album à l’approche sincère et revigorante.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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