/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 11-03-21

Refuge – « Afterlife »

Auteur d’un superbe premier album sorti en mars 2020, Refuge a décidé de reprendre certaines de ses chansons en les transformant. Le résultat est un EP hors du temps loin de l’obscurité de « Hunger » mais possédant toujours cette poésie intemporelle et mystique. Accompagné de 5 artistes talentueux, Refuge nous enivre de sa pop lumineuse et scintillante dans un « AfterLife » en forme de renaissance.

Dans une ambiance minimaliste qui lui va tellement bien, Refuge nous propose sur « Lava » un duo extraordinaire avec Pi Ja Ma. Transformant avec un sens de l’instrumentation impressionnant, un de ses titres phare, le français retrouve une de ses comparses de la nouvelle star pour nous proposer une approche complètement différente d’un titre qui nous met la chair de poule. Mélangeant douceur et auto tune, Florian Bertonnier de son véritable patronyme nous entraine dans une musique enveloppante superbement mise en lumière par le chant de Pauline de Tarragon. On est de suite entrainé dans les volutes de ce titre qui progressivement prend son envol dans un tout fiévreux et délicat. La composition ainsi mise en lumière devient rapidement plus perforante que l’originale. 

Refuge renverse complètement l’approche sur « 2K16 » et confie à Pomme le soin d’ouvrir de sa voix voilée et frissonnante l’un des plus beau titre de son premier album. On est vite impressionné par la sobriété et la finesse des arrangements que le français réussit à proposer dans un tout qui finit par nous envouter. Refuge et Pomme lient leur voix sur une composition à la singularité rare. Transformant complètement l’instrumentation il met en avant les voix et nous entraine dans sa vision d’une pop toujours plus lumineuse. Il y a quelque chose de religieux dans cette musique pleine d’une sérénité apaisante et frissonnante qui n’en finit pas de se transformer. Dans un déluge de sobriété sur un « Lion’s Tear » superbement mis en lumière par la voix de Ian Caulfield, Refuge nous enveloppe de son talent qui vient nous tournoyer en tête avec une fragilité de façade. 

Arpèges aériens, musique cotonneuse, Refuge nous propose une pop réglée au millimètre qui nous émeut de ses sonorités cristallines. Touchant du doigt une pureté sonore au travers d’une sobriété toujours aussi forte, le français soigne ses instrumentations. Le résultat est au dessus des attentes sur un « Don’t Say a Word » hors du temps où les voix ne cessent une fois de plus de se mêler pour un rendu extrêmement touchant et aérien. Personnalisant une sorte de sérénité pop proche d’un mysticisme folk, Refuge transforme tout ce qu’il touche en un fil ténu aux vibrations puissantes. 

Nouant folk et pop dans une atmosphère à la légèreté impressionnante,  Refuge dessine dans une sorte de folle épopée à la lenteur mystique qui n’en finit pas de se déverser dans nos oreilles, une pop à la simplicité envoutante. Aussi à l’aise dans l’utilisation de matières musicales tranchantes ou feutrées, le français réussit à donner au tout une humanité folle grâce à un mélange sonore qui nous envoute dès les premiers accords. Que ce soit dans le choix des artistes ou des instrumentations, Refuge frappe une nouvelle fois fort avec cet EP mettant en évidence sa capacité à se transformer sans cesse et à construire un univers loin des canons du genre mélangeant mysticisme et beauté pop. Les sonorités jaillissent dans une sorte de rêverie qui se consume au fil de cet EP combinant avec soin sobriété pop et magnificence des voix entremêlées.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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