Hubert-Félix Thiéfaine rejoint Tony à Sochaux
Hubert-Félix Thiéfaine naît dans le Jura, à Dole, le 21 juillet 1948.
Son père est conducteur typographe dans une petite imprimerie mais également comédien amateur. Hubert et ses quatre frères et sœurs passent de nombreuses heures dans les coulisses du théâtre.
A la maison, les Thiéfaine n’ont ni radio ni platine vinyle pour écouter de la musique. Du coup, les premiers souvenirs musicaux d’Hubert, ce sont les chansons que sa maman lui chante comme « Les roses blanches » de Berthe Sylva.
Il faut dire que le petit Hubert a besoin d’un petit peu plus d’attention que les autres. Il tombe très souvent malade : scorbut, blenno, dysenterie, béribéri… Les médecins lui interdisent même de jouer à des jeux trop physiques. Du coup, Hubert s’échappe dans ses rêves et sa passion grandissante : l’automobile.
Les voitures, il en rêve, surtout en cours où sur ses papiers brouillons, on retrouve des dessins de camions ou de voitures.
« Encore maintenant, quand je n’en peux plus, je m’imagine au volant d’une voiture de course. » (Jours d’orage, 2005)
Les joies du yé-yé
A 12 ans, Hubert demande à ses parents de l’inscrire au petit séminaire (couvent), en pension. Même si sa vocation religieuse se dissipe très rapidement, Hubert y fait une rencontre déterminante avec la musique.
C’est un camarade qui l’initie aux joies du yé-yé. C’était le début des années 60 avec les Johnny, Sheila, Richard Anthony et Claude François. Pour Hubert, c’est le déclic, il veut devenir chanteur.
« C’était une chance à saisir, une façon de devenir ‘’un prince’’. Les chanteurs venaient du même milieu que moi, les Anglais sortaient des cités ouvrières, Liverpool etc. Je le lisais dans Salut les Copains. J’avais un cahier de chansons avec des photos, c’était super. » (Jours d’orage, 2005)
Hubert décide de monter ses premiers groupes de musique : « Les Machucambos » qui deviennent rapidement « Les Caïd-Boys » puis « Les Squelets ».
« J’y chantais en français le répertoire de Johnny, Richard Anthony, Hugues Aufray… Mais également mes propres chansons comme ‘’Merda zuta twist’’, la toute première que j’ai écrite. Nous nous produisions aux fêtes de l’école, aux Kermesses. » (Platine, mars 2001)
En 1964, Hubert assiste à son premier concert, celui d’Antoine à Annecy.
« Malheureusement, depuis Antoine est devenu ce que l’on sait… Atoll, les opticiens ! C’est étrange comment la vie fabrique très vite des vieillards consternants! » (thiefaine.free.fr, février 2007)
Deux ans plus tard, Hubert participe à la finale d’un radio-crochet, au Creusot. Malheureusement ses titres « Piments rouges dans les neiges du Fuji-Yama » et « Un bain de minuit dans le Gange à Bénarès » ne séduiront pas le jury… C’était bien la peine de faire le mur pour s’y rendre !
Au bout de quelques années au couvent, Hubert décide de partir de lui-même avant d’être renvoyé… Il faut dire que certaines phrases comme « la Bible, je me la fous dans le cul », ne sont pas très bien digérées par la direction.
Let’s rock
Hubert se retrouve à Dole, dans un établissement de Jésuites. Il choisit évidemment l’option « Chant ». C’est dans cette même période qu’Hubert découvre le vrai rock’n’roll : les Stones, Dylan, les Who et les Kings.
Avec son copain guitariste Claude Mairet, ils montent des groupes avec lesquels ils jouent lors des kermesses et des fêtes. Du coup, les études sont vite abandonnées par Hubert qui rate son bac. Il réussit à l’obtenir en 68 et s’inscrit en face de droit pour obtenir une bourse et un sursis militaire.
Il se rend à Besançon où il y étudie la psychologie durant trois années. C’est à Besac qu’Hubert rencontre son compagnon musical de toujours, Tony Carbonare.
« Durant mes études à Besançon, j’ai écrit 40 chansons en trois ans… Je n’allais jamais en cours, je n’étais pas là pour faire des études mais pour ne pas aller à l’armée et avoir une bourse. Je voulais travailler mes chansons. » (Le Figaro Etudiant)
Hubert-Félix : exempté
Ayant raté ses examens, Hubert n’a plus le droit aux bourses. Aucune raison de poursuivre la fac, il devient Disc-jockey dans la Drôme mais le service militaire le rattrape. Au moment des trois jours, un gradé se trompe à l’appel en le nommant « Hubert-Félix » (son troisième prénom). Séduit, il décide de conserver ce nom et comme une bonne nouvelle ne vient jamais seul, il apprend qu’il est exempté quelques jours plus tard.
Hubert-Félix décide d’aller à Paris pour tenter sa chanson à une audition.
« Deux heures après mon arrivée à Paris, le 17 novembre 71, je claquais la seule porte ouverte. Je voulais être artiste et pendant deux ans, je n’ai pas osé passer la moindre audition. » (Chorus, 1993)
Pendant ces deux années, Hubert-Félix va enchainer les petits boulots, de vendeur de boudin et margarine, à distributeur de prospectus…
Jusqu’au jour où, en 1973, il retrouve Tony Carbonare à Sochaux. Ils se replongent à 200% dans la musique et Thiéfaine signe son premier contrat en 1976.
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