/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 27-04-15

Moriarty – « Epitaph »

Voilà 4 ans que Moriarty n’avait pas proposé un album de compositions (« Fugitives » sorti en 2013 faisait la part belle aux reprises). C’est dorénavant chose faite au travers d’un 4ème album intitulé joyeusement « Epitaph ». Avec toujours autant tact, le groupe nous déroule une folk impulsive et fantasque dans un écrin acoustique.

Voix de velours, décors année 50, l’arrivée de Rosemary Stanley ne passe pas inaperçue. Dès « When I Ride », premier titre de cet opus, elle illumine vocalement un arrangement hésitant entre électrique et acoustique. Musique douce et mélodique qui reste en tête, il faut bien se rendre compte que le groupe n’a rien perdu de sa superbe.

Capable de nous scotcher en un tour de main, la bande de Rosemary Standley se plait à nous offrir une musique entre deux âge. Irrésistiblement acoustique, la musique du combo n’en est que plus chaleureuse et envoûtante. Très à l’aise dans des ballades où tristesse et mélancolie se font jour, le combo nous emporte dans un univers foutraque et feutré sur des titres comme « Reverse -Anger » ou « History of violence ».

En véritable reine de la nuit, Rosemary surprend dans un « Long Live the (D)Evil » au swing irrésistible. Rappelant ce style des années 50, Moriarty nous sert une musique haute couture dont on apprécie le travail soigné. Mélange de folk américain et de jazz rampant, le titre réussit à nous emporter dans une atmosphère à mi-chemin entre les effluves de cigarettes et les chants autour du feu.

Bien que très au point en terme musical, on a finalement rapidement fait le tour du propriétaire. Dès « Diamonds Nevre Die », l’on ressent comme une lassitude. Non pas que les morceaux suivant soient moins bons mais on sent un véritable manque d’inspiration. Moriarty semble avoir jouer toutes ses cartes. Pauvre en terme d’innovation, cette deuxième partie se repose sur les acquis du groupe et déroule une folk finalement assez classique qui finit par lasser.

Le retour de Moriarty sonne tout de même comme une véritable bouffée d’oxygène dans un marché folk français au point mort. Toujours au top en terme de musicalité, le groupe nous propose un « Epitaph » inégal dont on ressort un peu dubitatif. Superbement écrit, il finit par ronronner et se perd dans une folk de deuxième zone. On retiendra surtout une première partie d’album très puissante et vite entêtante.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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