Celle qui nous avait ébloui sur son premier opus « Taranta » nous revient avec un nouvel album intitulé « Parades ». Enregistré cet été en quelques semaines, ce deuxième opus apparaît très commun voire presque transparent. À cheval entre synth pop et folk, Mina Tindle semble avoir du mal à choisir et se perd parfois dans un bouillonnement de sons.

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C’est au travers d’un « Je sais » croulant sous la réverbération que s’ouvre ce nouvel opus. Vaporeux, le titre apparaît vite brouillon et sans construction claire. En résulte une musique qui se disperse et ne réussit pas à nous accrocher. Enchaînant les titres pop à la grandiloquence de façade, très à la mode en ce moment, Mina Tindle semble se perdre dans un style loin de son univers acoustique.

Bien que très bien arrangés par Olivier Marguerit, les titres sont communs et sans aspérités. Heureusement les mélodies de la française réussissent à rendre lumineux certains morceaux baignés de cette pop froide. Ainsi sur « The Curse », elle tente sans y parvenir de briser ce carcan dans lequel elle s’embourbe. Le résultat est un titre en forme d’entre deux un peu fade et sans saveur qui nous glisse dans les oreilles sans réussir à éveiller un tantinet d’émotion.

Ce côté préfabriqué un peu nauséabond manquant cruellement d’humanité est rapidement contre balancé par un titre comme « Taranta ». En forme de clin d’œil à son précédent opus, Mina Tindle y construit son écrin acoustique qui nous avait tant plu à l’époque. Lumineuse, ici, dans son approche d’une pop minimaliste elle irradie de sa voix un titre entre folk et pop.

De la même façon, sur « Madonne » ou sur le magnifique « Ta peau », Mina Tindle nous prouve que la sobriété lui sied à merveille. À mille lieu de la richesse instrumentale des premiers titres, elle nous propose deux compositions entre pop et folk : superbes sans être larmoyants. Touchante de sa voix fragile, elle dessine dans un écrin alliant sobriété et efficacité une musique rêveuse et inspirée.

Composé dans l’empressement, ce nouvel opus de Mina Tindle cumule les défauts et les bons points. La musique spontanée cède parfois à la facilité d’arrangements flatteurs qui noient les mélodies de la jeune française dans un magma pop un peu froid. À l’inverse cette urgence est génératrice de très beau moments pop folk doux et nuancés. Hétérogène, l’album reste tout de même en deçà d’un premier album éblouissant.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com