Sorti en mai et passé complètement inaperçu en France , je profite de la sortie du live enregistré en octobre à Isokon pour vous parler du 2nd album de JBM, « Stray Ashes ».

Dès le premier titre « Ferry », JBM (Jesse Marchant à la ville) nous enveloppe par sa musique débordante de douceur et de quiétude. La voix du canadien, rude à bien des égards et noyée sous la reverb, nous hypnotise. Portée, par une guitare acoustique et des percussions sporadiques, cette ouverture d’album nous apaise. La voix n’est pas sans rappeler les très bon titres d’Other Lives avec un arrangement très dépouillé mettant en avant la mélodie cristalline. Un réel bonheur !

Plus on avance dans ce « Stray Ashes » et plus les titres s’enrichissent au niveau des arrangements. Ainsi, « Only Now » voit l’arrivée d’une nouvelle guitare puis c’est au tour de « You Always Keep Around » de nous envouter avec son piano toujours acoustique, brut mais jamais violent.

Il y a dans ces différents titres un mélange de plusieurs influences. On pense au Suédois The Tallest man on Earth avec lequel il a écumé pas mal de concerts.

S’en suit « Winter Ghosts », sorte de paranthèse fantomatique à tomber, tout en nuance. Le montréalais nous emmène sur des chemins sinueux à travers une musique folk peuplée d’influences mexicaines et de grands espaces. Ce titre transpire Calexico au niveau de la rythmique et des guitares slides bien que la splendide introduction rappelle le très bon son d’une chanson comme « The Belles Tolls Five » d’un Peter Von Poehl illuminé. C’est à n’en point douter une des meilleures chansons de l’album.

Plus on avance dans l’album et plus le côté électrique de JBM plus proche de REM ou d’Unbelievable Truth se fait jour dans un titre comme « Thames ».

La fin de Stray Ashes est beaucoup plus douce et l’on retrouve l’ambience du début de l’album dans les titres « Moonwatcher » ou « On Fire A Tightrope ».

Sur les traces d’artistes tels « Evening Hymns » ou « Noah Wyles », ce Montréalais de naissance ne se borne pas à ressasser une musique folk éculée comme tant de groupes savent le faire en cette période de revival folk. Il y ajoute son grain, sa voix et sa personnalité. Un album chaudement recommandé pour les longues soirée d’hiver !

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com