/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 12-11-13

De Palmas – « De Palmas »

N’est pas « The Black Keys » qui veut et Gérald De Palmas nous le démontre à ses dépens sur ce nouvel album à la trame très rock. Dans un style un peu poussif, le français nous délivre un album éponyme dans lequel il remet en cause son style ainsi que le format même d’un album sans réussir à sortir pleinement des sentiers battus.

Démarrant sur le gros son rock et même un poil criard (si si) du single « Serait-il », on est agréablement surpris par cette prise de position pour un chanteur traînant comme un boulet son côté mielleux et pop variété. Mais rapidement l’illusion disparaît avec les premiers tics verbaux qu’il semble avoir du mal à complètement gommer. Gérald nous délivre un rock au forceps poussant chacune de ses phrases dans une violence simulée et poussée à son paroxysme. Bien que très intéressant instrumentalement, on a l’impression désagréable sur « Marlowe » d’être en présence d’un groupe de rock de cinquantenaire reprenant des tubes rock agressifs.

Mais ne crachons pas dans la soupe, passée cette mini-déception (on ne s’attendait pas non plus à une déferlante rock), on retrouve un De Palmas combatif qui a le mérite de se remettre en cause et de proposer à ses auditeurs une vision beaucoup plus rock de son univers. Les titres suivants font réapparaître le De Palmas que l’on connaît. Ainsi « Je me souviens de tout » ou « Les mots et les gestes » sont construits à peu près de la même façon. Mélodiquement au point, la voix et le côté un peu poussé de ses intonations apportent la touche finale qu’apprécieront ses fans mais que continueront à pourfendre les allergiques à la variété française. Car finalement Gérald, malgré sa nouvelle peau de rockeur, reste avant tout un compositeur d’une variété pop de salon au grain très propre qu’apprécie nombre de ses fans.

Jouant parfois un peu trop sur la corde du chanteur écorché vif, notamment sur le jazzy et slow rock « L’amant d’Eloise », en salissant quelque peu sa voix, le français finit par lasser. C’est à ce moment que débute la deuxième partie de l’album dédiée toute entière à la langue de Shakespeare. Et là force est constater que la langue n’améliore en rien le rendu des morceaux. Le constat est accablant, quelque soit la langue utilisée, le français nous sert une pop mielleuse sans accroche dans un style pop universel coulante. Techniquement au point on écouté ces « Jenny », « Flying Away » et autres « Forget Your Name » sans réellement y faire attention.

À l’instar d’un Axel Bauer, Gérald De Palmas s’essaye à la variété underground sans complètement laisser de côté son penchant pour la pop mielleuse. La remise en question qu’il mène sur ce nouvel album éponyme n’est malheureusement pas à la hauteur de nos attentes. Gageons que cet album soit le début d’une nouvelle ère qui lui permettra d’affirmer une musique peut-être moins dans les canons de la variété standard. Ce qui est sûr, c’est que les fans ne seront, cette fois ci, pas perdus.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com

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