Christophe – « Paradis Retrouvé »

« Paradis retrouvé » n’est pas un véritable nouvel album. Christophe regroupe ici des maquettes et démos issues de sa période 1972-1982. Comme souvent dans ce genre de compilations, on alterne le bon et le moins bon, et Christophe plus que quiconque ne déroge pas à la règle.
Ce « Paradis retrouvé » ressemble à Christophe. Au fil de sa longue discographie, on s’est habitué à passer de morceaux de génie à des titres complètement ringards, d’albums somptueux à d’autres plus anecdotiques… Cette compilation de démos joue aussi les montagnes russes.
Côté bonnes surprises, on pense par exemple à « Stay away », version démo de « L’Italie » sur « Pas vu, pas pris ». On se dit même que la démo est meilleure que la version définitive, un peu trop classique, alors que cette version distille une ambiance très particulière voir inquiétante. Le beau thème de « Night Welcome » met en avant les qualités de mélodiste hors-pair de Christophe, tout comme « Fairlight », exercice intéressant autour du fameux clavier du même nom.
Car ce « Paradis retrouvé » est une ode aux synthétiseurs des années 80 dont raffole Christophe. La plupart des maigres arrangements tournent autour de nappes et de sonorités analogiques très typées. Les Moogs, Odyssey et autres Yamaha sont de sorties. Parfois, comme sur « Fairlight », c’est très marqué 80’s et ça passe, mais souvent on bascule dans du kitsch dont on se passerai bien : « Baby the babe » tourne complètement en rond et l’instrumental « Harp Odyssey » semble tout droit sorti d’une ébauche de « Blade Runner » un peu ratée.
Christophe nous gratifie aussi de quelques improvisations de studio à l’intérêt discutable comme « Same Thing », qui possède pourtant quelques bons moments mais qui s’éternise trop, ou encore « L’italiano », jam en simili-italien ringard et totalement inutile.
Il est d’ailleurs nécessaire de prévenir l’auditeur lambda que ces titres n’ont rien de versions définitives : en effet, la quasi-totalité de ces chansons sont chantées en « yaourt », mélange d’anglais approximatif et d’onomatopées, du fait de l’absence de textes. Issues d’expérimentations de studio, ces maquettes tournent souvent autour d’un gimmick ou d’une simple suite d’accords ébauchée comme sur « I sing for… », mais qui étire son arpège de guitare à n’en plus finir. Il ne nous épargne ni les fausses notes, rythmes approximatifs ou son parfois limite de certaines prises (la guitare trafiquée/pitchée de « Take a night », qui deviendra « Les tabourets de bar »). On est loin des structures complexes et sonorités très travaillées de certains albums de monsieur Bevilacqua.
« Paradis retrouvé » a donc un aspect collector sympathique malgré un intérêt musical plutôt limité. Après sa série de concerts en solo, Christophe nous ressort quelques vieilleries pas désagréables mais largement dispensables, comme si le tiroir-caisse avait un coup de mou… ou peut-être pour nous aider à patienter jusqu’à de la vraie nouveauté prévue pour la fin de l’année 2013. Wait and see…
Marty Tobin
marty.tobin@quai-baco.com




































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