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Date d'ajout : 18-02-13

Axelle Red – « Rouge ardent »

Chronique Axelle Red - Quai Baco
Après quasiment 20 ans de carrière, Axelle Red nous revient avec « Rouge ardent », un album qui se veut un retour aux bases pop-soul et aux racines musicales de la chanteuse belge.

Pour cet album, Axelle Red s’est notamment entourée de Mark Plati aux manettes (Bowie, Rita Mitsouko, Gaëtan Roussel…), de Miossec et Gérard Manset pour deux titres. On a vu pire comme casting… et ça s’entend. Au niveau des compositions, c’est du travail bien fait. Beaucoup de bonnes mélodies plutôt simples mais efficaces, comme sur le très pop « Sur la route sablée » ou le single « Rouge ardent ». « Quelque part ailleurs », une des surprises de l’album, est une très belle ballade au piano au thème impeccable. Certains titres versent en revanche parfois des dans mélodies plus convenues, voir déjà entendues, comme « De mieux en mieux » (pourtant signé Eicher/Miossec/Red) ou « Ce cour en or », un retour vers la variété française « à l’ancienne » parfois trop classique.

Axelle Red "Rouge Ardent" - Quai BacoMême remarque concernant les arrangements. Axelle Red s’est entourée de la crème des musiciens et à enregistré en grande partie son album dans la ville mythique de Memphis : le résultat est propre et tourne bien. Trop bien même. Les accompagnements ont tendance à ronronner derrière la voix de la chanteuse, et aucune surprise ne vient ponctuer les arrangements métronomiques. « C’est une ville » est pourtant un titre léger avec une mélodie imparable, mais orchestré d’une façon pop à tendance country prévisible, où chaque phrase est ponctuée d’une intervention guitaristique ou d’orgue, instrumentation vue et revue des dizaines de fois.

C’est sans doute ce manque de prise de risque qui alourdit inutilement ce « Rouge ardent ». « Ce cour en or » et surtout « Amour profond » bénéficient d’arrangements classieux, avec cordes et section cuivres façon Motown, mais peine réellement à emballer la machine, souffrant d’un manque d’énergie évident. C’est très sage et ça manque de pêche malgré la voix inimitable d’Axelle Red (quoique peut-être un peu plus pincée et moins ronde qu’à l’accoutumé). Ici, on est comme dans un album de Gérard de Palmas dans les années 90 : c’est plutôt sympa, convivial, mais vient toujours un moment où l’on s’ennuie… dommage.

C’est sur les titres les plus calmes que la sauce prends finalement le mieux : « Jusqu’au bout » et « Je te l’avais dit » sont 2 titres qui fonctionnent bien. Quant aux morceaux plus « up-tempo », il leur manque un « je-ne-sais-quoi » de groovy et de spontané pour qu’on adhère totalement.

En définitive, « Rouge ardent » comporte des titres bien composés, mais à vouloir trop bien faire, l’ensemble est englué dans des accompagnements trop propres et classiques qui l’empêchent de décoller véritablement. Un « Rouge ardent » un peu pâle, qui, n’en doutons pas, saura retrouver des couleurs en concert pour la tournée qui s’annonce.

Marty Tobin
marty.tobin@quai-baco.com

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