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Date d'ajout : 12-03-12

Alain Souchon rencontre Laurent Voulzy

Alain Souchon - Quai Baco

Alain Souchon naît le 27 mai 1944 à Casablanca.

Son père y est professeur d’anglais et vit dans une atmosphère coloniale parsemée de soirées élégantes dans les plus beaux bâtiments de la République.

« Mes parents se sont connus dans une de ces réceptions, dans une atmosphère de vie facile et d’azalées. » (Alain Souchon, une vie à travers ses chansons, L.Dormion (Larousse))

Alain a 6 mois lorsque sa famille s’installe à Paris près de l’église d’Auteuil. Il a un frère aîné et trois demi-frères et sœurs viennent compléter la fratrie.

De naturel rêveur et solitaire, il s’intéresse à peu de choses, mais son enfance reste paisible.

« Quand j’étais enfant, je regardais tous les westerns à la télé. Je voulais être un cow-boy parce qu’ils étaient gentils. Aujourd’hui, ce sont les Indiens qui sont sympas. » (France-soir, 03/09/05)

Seul, nostalgique et rêveur

En 1959, Alain est confronté à un profond traumatisme : la mort de son père dans un accident de voiture.

« On ne se remet jamais de la disparition d’un père. Je suis un être à qui il manque un doigt depuis quarante ans et qui est enchaîné à son passé. Je me demande toujours ce que mon père aurait pensé de moi. Est-ce que je suis à la hauteur ? Avec le temps, le manque s’estompe et ça devient un moteur. Mais il n’y a plus de protecteur. Ce sont donc aujourd’hui mes chansons qui me protègent sinon je serais à la dérive, peut-être même mort. » (France-soir, 03/09/05)

A partir de ce tragique moment, Alain vit entouré de femmes. Sa grand-mère vient vivre avec la famille, dans un immeuble HLM du XVème arrondissement de Paris. Elle y écoute souvent la radio. C’est une première sensibilisation à la musique qui aboutira à 15 ans, lorsqu’Alain achète sa première guitare rue de Rome. Il apprend aussitôt un morceau des Kalin Twins, mais il reste séduit avant tout par les grands chanteurs poètes comme Ferrat, Brassens, Ferré et Brel.

« J’ai passé mon enfance à m’ennuyer ferme, je n’accrochais à rien; le goût à rien. Il y avait eu le divorce de mes parents, la mort brutale de mon père sur une route de Savoie. Ce camion qui se jette sur nous et une seconde après, l’histoire qui change. Et puis, à 16 ans, j’ai entendu Ferré chanter ‘’La Mémoire et la Mer’’ et ça m’a mis en nage. » (Le JDD, 23/11/08)

Pour élever les enfants, sa mère se met à l’écriture de romans simples et envoie Alain en pension dans un collège de Haute-Savoie. Il s’y sent seul et désorienté, il a du mal à suivre la scolarité. Pour rompre l’ennui, il écrit quelques poèmes plutôt que de suivre les cours. Ce qui ne l’empêche pas de se faire exclure du collège.

« Quand j’étais jeune, j’étais migraineux, cela me mettait en marge de mes copains qui avaient la patate et qui pouvaient faire la bringue. Je ne pouvais pas boire, fumer des cochonneries, cela me rendait malade. Je donnais rendez-vous à une fille pour le samedi suivant et j’avais mal à la tête d’angoisse. Ça m’a un peu mis à part, du coup je restais tout seul dans mon coin, accroché à ma guitare. » (Le Point, 08/09/2005)

Les p’tits boulots et les cabarets

Sa mère décide de l’inscrire en 1961 dans un lycée français en Angleterre, mais faute d’inscription valide, Alain est livré à lui-même et trouve un job de barman dans un pub à Londres. Il se fait des amis et écrit ses premières chansons.

Alain y découvre la pop et succombe aux élans de Ray Charles.

Parallèlement, il tente à plusieurs reprises de passer son baccalauréat par correspondance. C’est un échec.

« A 18 ans, je me sentais angoissé, incapable de savoir ce que j’allais faire. Je me disais: ‘’Mais qu’est-ce que je vais devenir ?’’ Je ne voyais vraiment pas… En même temps, j’avais envie d’être marié et d’avoir des enfants. » (Paris Match)

Dix-huit mois plus tard, de retour en France, Alain vit de petits boulots et fait la tournée des maisons de disques et des cabarets avec des chansons empreintes de mélancolie et de poésie. Il passe quelques auditions, mais récolte peu de retours positifs.

Dans ces mêmes cabarets de la rive gauche parisienne, il monte, sans grand succès, un trio chantant avec deux sœurs jumelles.

« Un jour j’ai fait un groupe avec des jumelles, on a chanté un peu pendant deux ans. Je faisais des chansons plutôt tristes, très classiques et sans aucun intérêt. » (Dossier de presse)

Des personnes qui lui veulent du bien

En 1969, il rencontre celle qui devient sa femme en 1971, Françoise Villechevrolle, surnommée Belote. Celle-ci l’incite à travailler la chanson et il parvient, à 27 ans, à réaliser trois 45 tours qui ne connaîtront toujours pas de succès.

« Avant mon mariage, j’ai trouvé ça bien difficile, l’amour. Quand j’avais 16, 17, 18, 19 ans j’en ai chié tout le temps avec les filles que j’admirais, que j’adorais, avec qui je n’arrivais pas à établir le contact. Et même si je l’établissais, ça ne les intéressait pas. Avec ma femme, ça s’est bien passé et je lui serai toute ma vie gré du regard bienveillant qu’elle a posé sur moi : ça m’a rempli de moi-même. Mais c’est vrai que j’ai voulu être chanteur pour plaire aux filles. » (Le Figaro, septembre 2005)

A la naissance de Pierre, son fils, Alain se met sérieusement à écrire.

« Je lui ai donné le prénom de mon père. Ça m’est venu comme ça. Je ne sais pas si j’ai bien fait. » (Télérama, 27/08/2005)

C’est en 1973 que la chance commence à lui sourire. Il fait la connaissance de Bob Socquet, directeur artistique chez RCA, qui apprécie le répertoire tendre et désabusé d’Alain, notamment le titre qu’il vient d’écrire pour Frédéric François : « l’Amour 1830 ». Bob Socquet pousse son nouveau poulain à chanter lui-même ce titre lors du Concours de la Rose d’Or, à Antibes. Alain s’exécute et obtient, enfin, une certaine reconnaissance de la presse.

« J’ai fait La Rose d’or d’Antibes, un concours du vieux showbiz où tout était trafiqué : on savait les gagnants à l’avance. Les journalistes présents ce soir-là s’en sont aperçus et ont gueulé. Ils m’ont attribué le ‘’Prix spécial de la Presse’’ qui n’existait pas : ils l’ont créé dans l’instant. » (Dossier de presse)

Alain Souchon perce petit à petit, mais doit toujours se contenter de premières parties. Jusqu’au jour où, en 1974, Bob Socquet, toujours lui, propose d’enregistrer un premier 33 tours, « J’ai 10 ans ». Il lui présente un jeune musicien charger de s’occuper des arrangements : un certain Laurent Voulzy.

La première collaboration entre Alain Souchon et Laurent Voulzy est un immense succès. « J’ai 10 ans » est un tube. L’album n’est pas loin, il sera réalisé en 3 semaines seulement.

« J’allais chez Laurent, à Nogent, et l’on était tellement heureux. On découpait tous les articles sur nous et on les accrochait aux murs ! » (Alain Souchon, une vie à travers ses chansons, L.Dormion (Larousse))


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