Marissa Nadler – « July »
Souvent évoquée comme étant une des artistes principales du Revival Folk arrivé début 2000 aux États Unis, Marissa Nadler nous présente sur la pointe des pieds son 7ème album intitulé sobrement « July ». Dans un écrin space folk, la jeune américaine à la voix époustouflante nous sert un album apaisant et apaisé dans la droite ligne de ces précédents opus.
C’est une voix douce et langoureuse qui nous accueille sur « Drive (Fade Into) » premier titre en forme d’introduction. Arrangements lents et planants, on se prend vite dans les filets de la jeune américaine. Trace de country mais résolument folk, c’est avec une délicatesse emprise de grâce que la maintenant trentenaire déroule sa musique.
Loin de nous proposer une énième folk fade et sans relief, Marissa Nadler excelle dans l’art de poser sa voix douce sur des arrangements extrêmement travaillés. Orfèvre d’une musique semblant être un souffle, elle nous emporte sur « 1923 » ou « Firecrackers » dans son univers à l’esthétisme assumé et à la lenteur hypnotisante. Il y a chez l’américaine ce charisme naturel, mélange de rigueur musicale et de classicisme folk.
En effet, loin d’une folk californienne ensoleillée et parfois gentillette, Marissa Nadler découpe ses mélodies dans un folk plus ombrageux, plus exigent dans lequel se reflète une partie de l’histoire musicale des États-Unis. Sa musique possède cette force brute et simple propre au folk de très bonne qualité. Sans effet inutile sur « We are Coming back », elle semble à l’aise aussi bien dans des arrangements léchés que dans une simplicité à toute épreuve.
À mille lieues d’une vie de tous les jours trépidante et stressante, Marissa Nadler apporte ce détachement et cette impression de tranquillité si rare de nos jours. Apaisante et reposante la musique de la jeune américaine apporte un sentiment de sérénité et d’abandon réjouissant. Réellement mature dans une approche folk à l’exigence toujours intacte, elle nous charme de sa voix à la fois brute et tout en nuance.
« July » nous propose un voyage toujours apaisant dans l’univers à lumière filtrante et à la mélancolie à fleur de peau de la jeune américaine. Au travers de musiques prenant leurs sources dans une tradition américaine d’un folk passé en héritage national, Marissa Nadler se pose en chantre de la culture traditionnelle américaine. Personnage sombre et distant, elle imprime à ses compositions ce grain et cette noirceur qui rend le tout si attractif.
Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com





































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