Investigateur avec Deftones du mouvement néo-metal, Korn demeure aujourd’hui l’un des piliers du genre tant leurs albums « Follow the Leader » et « Issues » ont marqué une génération de musiciens ainsi qu’une grande partie des adeptes de la scène rock et métal. Jonathan Davis et ses troupes sont revenus sur le devant de la scène début octobre avec leur nouvel opus « The Paradigm Shift ». Un album qui voit le retour de Brian « Head » Welch, leur second guitariste, au sein du combo. Ce comeback donne une couleur lourde, sombre et dissonante à ce « Paradigm Shift » qui s’appuie aussi sur le chant variable de leur leader qui passe d’harmonies aiguës à des sonorités beaucoup plus graves.

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C’est à coup de double pédale et de riffs de guitare en triolet que démarre « Prey for Me », première chanson de l’opus. Ce tempo rapide se dissipe ensuite pour faire place au chant sulfureux de Davis, appuyé par un tempo plus groovie, avant de dérouler tranquillement vers un refrain dévastateur suivi d’une grosse variation instrumentale et vocale. Au niveau des structures, on retrouve une atmosphère semblable sur les titres « Paranoid and Aroused », « Love & Meth » ou « What We Do ». Cependant ces deux derniers titres disposent d’un jeu de basse très riche fait de parties en slapping qui rappelle un peu l’univers du tube « Got the Life » présent sur « Follow the Leader » (1998).

C’est sur des titres plus dissonants à l’atmosphère pesante qu’on retrouve la complémentarité entre Head et Munshy, les deux guitaristes du groupe. Les morceaux « Spike in My Veins » et « Mass Hysteria » en sont les illustrations parfaites. On y retrouve bon nombre d’effets allant du flanger au son crunch ou cohabitent des motifs joués avec du delay ou à la pédale whammy. De plus, les parties de batterie tome basse caisse claire donne une grosse ampleur à la sensation qui se dégage de ces composition.

« The Paradigm Shift » est tout de même témoin de quelques expérimentations. C’est le cas de « Lullaby for a Sadist » et « Never Never ». « Lullaby » s’ouvre sur une partie de guitare acoustique et un chant très harmonique avant de repartir dans un esprit un peu plus déjanté en deuxième partie de couplet qui rappelle un peu l’univers d’un Marylin Manson & The Spooky Kids. On retrouve du « classique Korn » sur les refrains mais la transition vocale aux sonorités byzantines se mêle parfaitement à la partie instrumentale.

« Never Never » et ses sonorités rock auxquelles le groupe à ajouter quelques samples et machines possède un refrain très dansant. Avec ce titre, le groupe semble vouloir s’adresser à un public plus populaire et pas forcément adepte du métal en général.

Bien que de nature inférieur à leurs précédents opus incontournables, Korn livre avec « The Paradigm Shift », un album de qualité qui ravira ses fans de la première heure. Le groupe est actuellement en tournée aux Etats Unis avant de s’envoler en Australie pour quelques dates en 2014.

Sébastien Hochet