Editors avait connu le succès dès 2005 grâce à leur premier album « The Black Room » qui leur avait permis de se faire rapidement une place sur la scène Britannique. Le départ de leur charismatique guitariste Chris Urbanowitz en 2012 pour divergences musicales marque-t-il la fin d’Editors?

La réponse est arrivée début juillet avec la sortie de « The Weight of Your Love ». Le successeur de « In This Light and on This Evening » se veut beaucoup moins électro et annonce un retour aux sources même si on est bien loin de l’engouement de la première heure.

L’opus s’ouvre sur « The Weight », un morceau à la ligne de guitare enivrante qui met pleinement en valeur la voix de Tom Smith. On regrette cependant une partie des arrangements qui donnent à ce morceau un côté aseptisé lui faisant ainsi perdre de sa valeur émotionnelle.

Néanmoins cet album regorge de quelques perles qui témoignent d’un retour aux fondamentaux pour le groupe comme « Sugar », « A Ton of Love » et « Hyena ».

Sur « Sugar » on retrouve une basse lourde, des motifs de guitare en son clair, un pont à la thématique arabisante, quelques guitares saturées et un chant très présent. « A Ton of Love » garde aussi un aspect britpop avec une structure néanmoins un peu simpliste.

« Hyena » a un aspect beaucoup plus sombre de part son riff de guitare bâti sur des notes dissonantes. Cette ambiance musicale donne vraiment plus d’impact et de matière à la voix de Smith.

Mais ce sont surtout les ballades qui marquent de leur empreinte cet opus. « What Is This Thing Called Love », « Honesty », « The Phone Book » illustrent parfaitement ce sentiment.

« What Is This Thing Called Love » dispose d’une introduction piano voix qui permet une montée en puissance grâce au soutient rythmique de la batterie. On rejoint ce point de vue sur « Honesty » qui navigue sur la même ligne directrice. Cependant, l’ajout d’instruments à cordes permet de renforcer l’aspect mélancolique de celle-ci. « The Phone Book » ère entre folk et blues. On apprécie surtout son côté brut qui permet de mettre en avant les sentiments éprouvés par le chant.

Avec « The Weight of Your Love », Editors semble vouloir toucher un large public et nous montre aussi qu’il peut exister sans Urbanowitz. Mais on est bien loin de l’atmosphère qui régnait sur des titres comme « Munich », « Fall » ou « Bullet ». Cependant « The Weight of Your Love » confirme le talent et la valeur de son leader. Le groupe sera présent au plus grand festival de musique en Europe le Sziget le 10 août.

Sébastien Hochet