/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 09-05-13

Valerie June – « Pushin’ Against a Stone »

Originaire de Jackson dans le Tenessee , c’est auprès de son père que Valerie June succombe au virus de la musique. Installée depuis à Memphis elle sort son premier album « Pushin’ Against a Stone » mélange très réussit de ses différentes influences qui vont du jazz à la country en passant par la soul.

C’est avec le titre « Workin’ Woman Blues » que débute ce premier opus. Entre jazz et soul, Valerie June nous délivre un morceau proche dans la structure des productions années 20 alors que le jazz sous sa forme actuelle n’était encore que naissant. De sa voix nasillarde, elle nous entraîne dans son univers vintage et festif. Mélange très réussit de folk, blues, jazz et country des Appalaches, la miss ne joue pas la surenchère et se permet d’être très en nuance.

Coachée par Dan Auerbach des Black Keys (décidément incontournables cette année) on ressent de suite cette influence dans des titres comme « Somebody to love » et « You can be told » où le son de guitare caractéristique du duo vient caresser la voix de la belle dans des titres réussissant à mêler rigueur anglo saxonne et ambiance Afro.

Valerie June - Quai BacoIl y a chez Valerie ce que l’on a perdu dans le R’n’b actuel, cette douceur, cette nuance dans la voix et dans l’orchestration qui ici sont respectées à la lettre. Mais bien que très vintage, le son de la belle n’en demeure pas moins le sien grâce à une multitude d’astuces musicales qui embellissent le son et le titre tout entier. C’est ainsi que sur « The Hour » ou « Pushin’ Against a Stone » on retrouve un mélange de Gospel très Aretha Franklin couplé avec une véritable douceur propre aux production r’n’b de l’époque où l’acronyme voulait encore dire Rythm and Blues.

Car le blues reste pour la miss le fil directeur de tout l’opus. Il y a toujours dans chacun des titres cette pointe de tristesse qui rend le tout si unique comme sur « Twined and Twited » où, presque a capella, Valerie June nous impressionne de sa puissance vocal et émotionnelle. En effet, malgré le dépouillement extrême du titre on reste scotché par cette voix envoûtante et caressante. De la même façon, c’est le blues qui transparaît sur « Trials, Troubles, Tribulations » bien que l’on sente une pointe de country musique américaine par excellence. Style qu’elle s’approprie d’ailleurs de la plus belle manière qui soit sur « Tenesse Time » où elle ajoute aux guitares slides et au tempo lent son grain de voix très rond qui rend le tout très homogène.

Naviguant entre jazz, blues et country, Valérie June nous éblouit de sa finesse et de ses nuances dans un univers vintage qui ne sent pas le revival. Vocalement au point et polyvalente, la jeune chanteuse impose sa vision au travers d’un opus mettant en avant sa grâce et son élégance folle.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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