Texas n’avait pas sorti de nouvel album depuis 8 ans. A priori, tout le monde a bien supporté cette absence, mais les revoilà avec « The Conversation ». On est face à un album pas désagréable, mais on pouvait espérer qu’après un si long silence, le groupe aurait à coeur de proposer quelque chose de nouveau, de prendre un nouveau départ après les difficultés des années passées. Que nenni, la bande de Sharleen Spiteri continue plus que jamais de ronronner comme au bon vieux temps.

Tout commence plutôt bien avec « The Conversation » qui ouvre l’album. Du folk rock classique, mais pas dénué de charme. De la pêche, un riff enjoué et une mélodie bien tournée. Un très bon single pour le groupe et un titre sûrement excellent en concert. Les choses se gâtent quelque peu par la suite. On retombe dans les méandres d’un groupe qui ne fait que reproduire sa recette à succès des années 90-2000. De la gentille folk pour RTL 2 avec « Dry your eyes », les inévitables ballades noyées de reverbs comme « Maybe I » ou de la country folk avec « I need time »…

Tout cela est plutôt bien fait, avec un sens mélodique évident comme sur la valse rétro « I will always », mais ça rentre dans les oreilles pour ressortir aussi vite. Vite avaler, vite digérer, c’est le problème de la musique pré-machée. Pourtant certains titres sortent du lot, comme « Detroit City », le morceau le plus rock de l’album, avec gros synthé et gros refrain qui reste en tête. Entendons-nous bien, on parle de rock façon Texas, comme Jean-Louis Aubert ou Johnny Hallyday. Ne cherchez pas le larsen, ou la disto sur 10, ici rien ne dépasse.

Et c’est justement le problème. La voix de Sharleen Spiteri est plus que jamais perdue dans une reverb de cathédrale, la batterie semble avoir été enregistrée en 1992… Une production léchée à l’extrême pour un résultat froid et qui manque cruellement d’âme et de relief. Certes, c’est meilleur que leur « Red book » de 2005 et on s’approche plus de l’excellent « Southside », l’énergie et la spontanéité en moins. Vraiment dommage.

« The Conversation » conviendra très certainement aux inconditionnels du groupe. De la folk-pop FM tout ce qu’il y a de plus standard, mais bien fait et qui se permet quelques jolies coups d’éclat comme « The Conversation ». En revanche, rien de nouveau à se mettre sous la dent si vous n’avez jamais adhéré au style propret du groupe, toujours trop lisse et sans grand relief pour le commun des rockeurs.

Marty Tobin
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