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Date d'ajout : 23-10-12

Raphaël – « Super Welter »

Chronique Raphael - Quai Baco
Raphaël change de catégorie avec ce nouvel album « Super Welter ». Terminée la vie de chanteur à minettes qui trimbale sa caravane à chacun de ses concerts.

Difficile de ne pas être désarçonné à l’écoute de ce nouvel opus de Raphaël Haroche. Ceux qui s’attendent à retrouver leurs petites chansons acoustiques avec une dose de tubes diffusés en boucle sur les stations radios peuvent faire demi-tour et aller attendre bien sagement le prochain album de Renan Luce. Avec « Super Welter », Raphaël veut montrer aux yeux de tous qu’il est un artiste à part entière dans le paysage musical français.

Cela fait quelque temps que le chanteur à entamé ce virage musical. Quelques prémices se faisaient déjà ressentir sur son album précédent « Pacific 231 ». Ses différentes reprises vues ici et là de Bowie et Bashung, nous laissaient présager qu’un bouleversement était en train de se mettre en place. Raphaël, tout de cuir vêtu, enfourchait ses lunettes noires et commençait à privilégier les arrangements complexes et sombres aux ballades acoustiques désuètes et niaises.

Raphael Super Welter - Quai BacoDès le premier titre de l’album, « Manager », on ressent ce changement. Une chanson rock où l’influence de son idole de toujours, David Bowie, se fait grandement ressentir.

Avec « Déjà-vu », on a l’impression de retomber dans les années 2000, quand Damien Saez venait de sortir son album « Jours étranges » et que Raphaël venait lui aussi titiller la scène rock avec son excellent premier opus « Hôtel de l’univers ».

Le titre suivant, « Voyageur immobile », est une immersion dans l’électro pop un peu rétro. Style musical dans lequel les BB Brunes se sont brûlés les ailes dans leur dernier opus. A l’instar d’Adrien Gallo et ses camarades, ce style convient parfaitement à Raphaël qui parvient à nous embarquer dans son voyage.

C’est au tour de « Peut-être » de débarquer dans nos oreilles. Titre très agréable même si Raphaël semble surjouer pour essayer d’atteindre cette voix grave et sombre. On y ressent l’ombre d’un Bashung qui plane au dessus du chanteur.

Quand « Mariachi Blues » et son rythmé psychédélique commence, on se dit que le chanteur on en a vraiment que faire des « on-dit ». Raphaël s’éclate et fait la musique qui le botte. Le chanteur est nullement dans une stratégie marketing pour essayer de conserver sa fanbase. « Mariachi Blues » nous fait beaucoup plus penser à un titre de l’enfant terrible de la chanson, à savoir Damien Saez, qu’à un de ces artistes variétoches à souhait.

Avec « Insensible », on a l’impression que le chanteur retourne dans ce qu’il sait faire avec un titre piano/voix classique mais rapidement la chanson prend une tournure différente qui se rapproche beaucoup plus d’une musique bien perchée électro à la MGMT. « Asphalte » est dans la lignée du titre précédent avec des chœurs et des boucles omniprésentes.

On se rend compte que le chanteur est quand même bien barré et ce n’est pas « Collision » qui va nous faire changer d’avis. Il s’agit sans aucun doute du titre le plus difficile d’accès de « Super Welter ». Une ambiance dark à souhait.

De son côté, « Noire Sérénade », avec ses cordes et sa manière de poser les mots sur sa musique, sa rapproche presque d’un titre de Benjamin Biolay. Enfin, l’album se termine avec le titre « Quand J’aimais Vraiment » où les arrangements mélodieux se mélangent avec cette voix toujours à la limite de la fausse note.

Cet album dénote avec tout ce qu’à pu faire Raphaël jusqu’ici. Un risque et une audace assumés, synonymes d’un nouveau départ pour le chanteur. « Super Welter » est un pari osé mais un pari réussi.

Jean-Christophe Pignol

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