/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 24-09-23

Penguin Cafe – « Rain Before Seven » : Notre Avis

A la mort de son père, Arthur Jeffes décida de contacter certains membres ponctuels de The Penguin Orchestra pour relancer l’atmosphère unique de cette aventure terminée tragiquement en 1997. 5 albums plus tard, le jeune anglais confirme pleinement son talent dans un nouvel album intitulé « Rain Before Seven ». Dans un mélange d’instrumentation classique et variété, le musique de Penguin Cafe nous éblouit de sa rêverie et de sa délicatesse infinie qui nous happe à chaque titre. 

Entre BO et musique classique, Arthur Jeffes construit avec sa troupe une musique au flegme tout britannique sur « Welcome To London » qui ouvre magnifiquement ce nouvel album. S’amusant à y intégrer une approche digne d’Ennio Moricone, le jeune anglais nous enveloppe de ses phrasés musicaux millimétrées qui montent progressivement en puissance dans un écrin à l’acoustique en majesté. Cultivant une réelle science de l’harmonie, les anglais nous enivrent de leur musique virevoltante et suave qui doucement nous imprègne de son swing lent et irrépressible.

Se plaisant à expérimenter dans un cadre contraint, Penguin Cafe construit une musique aux contours brillants possédant un mélange de joie et de gravité qui nous happe. On est vite embarqué  par ces parties sonores comme autant de couches qui se superposent les unes aux autres pour donner au tout une grandiloquence simple qui nous submerge. Mélangeant electro et rigueur classique sur plusieurs titres « Temporary Shelter from Storm » ou « Find Your Feet » qui glissent en nous avec une facilité déconcertante, les anglais font monter en puissance une instrumentation extrêmement bien équilibrée.

Cultivant un art de l’harmonie simple, les anglais se surpassent sur ces titres d’où pointe une finesse impressionnante. Travaillant une matière sonore aérienne et mélancolique sur les titres de la fin de cet album «Might Be Something » ou le très beau « Lamborghini 754 » , les anglais n’en finissent pas de nous happer de leur compositions cotonneuses. On se laisse envahir par ces déliés où les cordes prennent toute la place. Lentement, Penguin Cafe bâtit une musique sous cloche aux contours feutrés qui nous transporte dans un monde au graphisme épuré. Extrêmement cinématographique, la musique des anglais touche du doigt une finesse rare. 

Travaillant une matière musicale extrêmement fine, Penguin Cafe creuse avec malice sur ce nouvel album une instrumentation de haute volée qui nous happe de sa finesse. Avec une science de l’orchestration, les anglais dessinent une musique facétieuse et enveloppante. Dans un écrin profond et soyeux, ils construisent une nouvelle fois un album capiteux aux senteurs désuètes qui nous happe de ses mélodies en forme de BO rêvées. A l’image du Canon de Pachelbel, la musique de Penguin Cafe s’invite dans une cascade d’émotion et réussit à réunir classique et variété dans un tout de très grande qualité.

Nos coups de ❤ : LAMBORGHINI 754, WELCOME TO LONDON

Note : 8.6/10

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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