Neil Young – « Psychedelic Pill »

Le Neil Young nouveau est arrivé. Quelques mois seulement après la sortie de son précédent album, « Americana », composé de reprises de classiques américains, Neil Young est de retour avec « Psychedelic pill », album enregistré en compagnie de son infatigable Crazy Horse. Capable du meilleur comme du moins bon ces dernières années, voyons ce que nous réserve ce 37eme album studio du Loner.
« Driftin’ back » ouvre l’album avec ses…27 minutes! D’entrée de jeu, on reconnait la patte folk, période Harvest, avec voix et guitare acoustique…pour rapidement laisser la place au Neil Young rock de « Like a hurricane » avec ce touché de guitare inimitable : toujours légèrement tâtonnant, cherchant la note juste et frôlant par moment la fausse, partant dans de longues improvisations musicales. Ca sent le « live » et le groupe qui se fait plaisir!
Le crazy horse, groupe qui l’accompagne depuis maintenant plus de 30 ans, tient une solide rythmique et assure des choeurs dignes de Crosby, Still & Nash, laissant Neil Young caracoler à l’avant, toute guitare saturée dehors et la distorsion sur 10. Bref, 27 minutes de pure Neil Young. Certes, c’est un peu long, mais la prise de risque et la manière sont là! Il sait y faire le bougre.
On se remet doucement de cette énorme ouverture, quand débarque « Psychedelic pill ». Chanson rock qui pourrait paraître des plus classiques…si ce n’est ce flanger (effet qui donne une sensation de « vague » au son ») impressionnant englobant tout le morceau! AC/DC passé à la moulinette! On a hâte d’entendre ce morceau en concert, porté par un riff électrique et surpuissant. A noter la présence en fin d’album d’une version « alternate mix », sans l’effet flanger.
Arrive ensuite « Ramada Inn ». Cette fois c’est sûr, le songwriter canadien a opté pour un album résolument rock: 17 minutes de rock-ballade en arpège saturé, avec toujours ces voix en harmonie omniprésentes, des solos mélodiques et gorgés de reverb. On ferme les yeux et le groupe est là, devant nous. On est très loin de la production rock du moment, avec des couches de guitares à n’en plus finir et de l’autotune à gogo. Là c’est brut, live et diablement efficace.
Neil Young a chanté l’« Ohio » avec ses compères de Crosby, Still & Nash, et l’« Alabama » sur « Harvest » : le voici maintenant « Born in Ontario », à revendiqué ses racines canadiennes (il est natif de Toronto), chanson plus légère et qui fera sans nul doute taper du pied les plus récalcitrants avec sa mélodie traditionnelle. Dans la même veine, suit « Twisted Road », puis arrive « She’s always dance », peut-être la mélodie la plus efficace de l’album et des solos inspirés pendant plus de 8 minutes.
« For the love of man » est une ballade plus classique qui précède « Walk like a giant », nouvelle chevauchée épique de plus de 16 minutes où tout y est: les harmonies vocales, les longs solos et la voix inimitable du Loner, le tout se terminant en déluge sonore, proche de Nirvana cassant ses instruments en fin de concert.
Ce « Psychedelic Pill » est donc une réussite: à une époque où les groupes de rock actuels ont besoin d’un déluge de moyens et d’effets pour tenter de sortir un bon album (ce n’est pas Muse qui dira le contraire…), et où les « anciens » vivent sur leurs acquis (it’s only rock n’roll…), Neil Young prend des risques, se fait plaisir: et ça marche!
Marty Tobin
marty.tobin@quai-baco.com




































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