Auteurs d’un premier EP en 2012, Mélanie et Stéphanie Boulay (à ne surtout pas confondre avec Isabelle…) confirment leur talent avec ce premier album « Le Poids des Confettis » dans un folk francophone lumineux.

Dés le début de l’opus, il y a cette chaleur qui de suite nous rend sympathiques ces 2 sœurs. Musique de cocooning, le folk des 2 miss nous traverse de part en part. Simpliste en terme de structure, que ce soit sur « Par le chignon du cou » ou « Mappemonde » , les vocalises des québécoises rendent l’ambiance aérienne et légère.

Certaines fois à la limite du gentillet « Lola en confiture », il y a cette candeur et ce plaisir de chanter qui transparaît. Sur un arrangement des plus simples (ukulele ou guitare sèche ) les voix sont clairement mises en avant.

Bien que très lumineuse, les sœurs peuvent aussi nous surprendre , ainsi sur « Ôte moi mon linge » la voix et l’ambiance se fait un peu plus rock, lentement mais sûrement une réelle rugosité s’installe. De la même façon, « Cul-de-sac » réussit via l’ajout d’une guitare saturée à nous toucher. Une puissance intrinsèque semble s’installer entre folk et rock. La mélodie nous emmène et les voix aux harmonies à tomber porte un texte débordant de nostalgie.

On se sent bien, enveloppé entre ces voix et cet arrangement. La musique des québécoise est proprement attachante. Difficile de s’en sortir pris que l’on est dans le filet de leur imaginaire débordant.

Au détour de « Un trou noir au bout d’un appât » on pense aux Brigitte au vu des harmonies travaillées que les 2 sœurs sont capables de créer. Niveau arrangement on ressent constamment cette économie de moyen qui rend le tout assez pur et brut comme peut l’être le monde des enfants. C’est d’ailleurs la principale inspiration des sœurs Boulay. Chaque titre sonne comme un retour au source.

Ainsi sur « T’es pas game » le refrain et le pont donnent de suite le tournis dans un tourbillon nostalgique, au travers d’un texte très bien écrit on retrouve une mélodie proche de ce que peuvent faire les Cowboys Fringants. Le GAMIQ (Gala alternatif de la musique indépendante du Québec) ne s’y est décidément pas trompé en les nommant talent au plus grand potentiel.

Ces textes naïfs et candides percent l’enfance de tout un chacun, qu’on soit canadien ou français on a tous été enfants et les sœurs Boulay savent mieux que quicquonque le raconter et nous le retranscrivent dans des textes intimistes sans fard et sans tabou.

Au travers de 13 titres comme autant d’histoires d’enfants, les sœurs Boulay se dévoilent et amplissent chaque morceau d’un bout de leur enfance. Mélodies nostalgiques ou joyeuses, les 2 québécoises ont le bon goût de ne pas tomber dans le folk dégoulinant de bons sentiments. A écouter en boule, les soirs d’hiver sur le canapé.

Rendez-vous sur la page Bandcamp des Soeurs Boulay pour écouter et acheter l’album!

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com