/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 02-05-16

Grand Blanc – « Mémoires Vives »

Groupe issu de Metz, Grand Blanc nous revient au travers d’un premier album intitulé « Mémoires Vives » faisant suite à leur somptueux précédent EP. Nous proposant une électro punk au glam assumé et à l’esthétique fine, les Français nous fracassent la tête à grand coup de compositions carnassières et industrielles. 

La pochette de l’album résume bien l’urgence que l’on peut retrouver dans cette musique entre poésie et martelage. Cabossée, tranchante aux reflets brillants et colorés, la musique de Grand Blanc correspond parfaitement à cette esthétique glacée. On retrouve dès « Surprise Party » une forme de violence urbaine au travers d’un rythme martelé et de cette voix à la grâce monotone. Malgré un abord froid, la matière sonore de ce premier titre dérive progressivement vers un rock émacié.

Plongeant pleinement dans une musique aux synthétiseurs très 90’s sur des titres comme « Bosphore » ou « Évidence », les Français jouent à fond la carte de la musique au vintage assumé. On est comme aspiré par ces compositions sous cellophane qui finalement sonnent beaucoup plus humaines que l’on pourrait le croire. Chantant en français sur l’intégralité des titres, Grand Blanc se pose en frondeur et en rupture d’une électro française qui s’est longtemps cherchée en anglais.

Multipliant les instrumentations, ils dessinent une base sombre et collante sur laquelle ils construisent des morceaux mixant rock industriel et électro sombre. Sans jamais en faire des tonnes et sans se laisser aller aux compromis, Grand Blanc nous inonde d’une électro granuleuse vite addictive.

Travaillant les sonorités industrielles, ils réussissent sur un titre comme « Disque Sombre »  à nous proposer l’essence même du funk de Prince ou de Michael Jackson avec un sens inné de la mise en scène. Puissante et racée, la musique de Grand Blanc de prime abord brutale s’avère excessivement nuancée et travaillée notamment sur le magnifique et envoûtant « L’amour fou ».

Sobre, sombre et obscure, l’électro de Grand Blanc se joue avec délectation des pièges de ce style. Efficace et stylée, leur musique ingurgite le meilleur du rock des années 80 pour en restituer sa facette rythmique et brillante. On se prend au jeu de cette électro froide qui dans leurs mains prend une couleur chaleureuse. Faisant pleinement parti de ce renouveau électro français au même titre que Bagarre ou Jeanne Added, les Messins rayonnent de leur côté sombre.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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