/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 20-09-20

Giant Rooks – « Rookery »

Pour beaucoup de Français, la pop allemande se limite à Fools Garden et Nina Hagen, pourtant une véritable scène est en train d’émerger chez nos voisins teutons avec des groupes comme JEREMIAS, Sacropolis ou Giant Rooks qui a sorti en cette fin de mois d’août son premier album. Intitulé « Rookery », ce premier opus est une véritable bombe pop. Travaillant une musique pleine d’emphase, les allemands originaire d’Hamm (avec 2 m), nous impressionnent de leur maturité.

Giant Rooks - "Rookery" : La chronique

Dans une pop extrêmement calibré sur un premier titre « The Birth of the World » très mainstream, les allemands nous gratifient de suite de puissantes envolées à la mécanique bien huilée. Enchainant les bonnes idées mélodiques dans un tout virevoltant et riche en instrumentation, cette première composition réussit pleinement sa mission de divertissement dans un mélange mélodique et pop qui fonctionne très bien. Enchaînant les tubes que ce soit sur « Watershed » ou « Heat Up », les allemands se dévoilent tour à tour bondissants, instants voire éclatants. 

Produisant à la pelle une foule de titres tous plus dansants les uns que les autres, Giant Rooks nous impressionnent de leur maîtrise pour un premier LP. Dominant leur art comme peu, ils construisent dans une première partie d’album une pop bien charpentée aux effets puissants qui ne cessent de tourner en tête bien après leur écoute. Cependant, on à cette impression de tomber au fur et à mesure dans un mainstream un peu collant.

Heureusement la deuxième partie de l’album réussit à nous entrainer dans une musique plus travaillée possédant enfin une personnalité propre. Naviguant entre une pop enlevée et une variété commune, les allemands réussissent sur « Misinterpretation » à intégrer dans leur musique mainstream une audace piquante qui donne au tout une pointe de personnalité. Démarrant dans une sorte d’illustration sonore accaparante, le morceau nous entraine progressivement dans une pop lissée mais diablement addictive. En effet, la mélodie est toujours là pour nous embarquer dans l’univers grandiose et riche des allemands. Loin d’être sobre dans leurs compositions, ils mettent en place des titres aux harmonies multiples et aux couches instrumentales nombreuses sans tomber dans une approche excessive et poussive.

La recette des Allemands fait rêver car dans une pop proche d’une variété ronde et sans aspérité, ils réussissent à proposer une musique reconnaissable qui à chaque fois possède ce petit je-ne-sais-quoi qui nous scotche. Giant Rooks produit un album à la cohérence impressionnante qui réussit à nous emporter dans des compositions qu’on aurait tendance à mettre de côté. Pourtant, on ressent à l’écoute de cet album une sincérité, une capacité à nous faire danser qui nous impressionne. Il y a une sorte de frénésie de club sous jacente dans chacune de ces compositions qui progressivement nous emportent dans un tout dansant. La musique des allemands fait le grand écart et ne cesse de se renouveler toujours dans cette richesse qui fait leur patte.

Travaillant une pop puissante sans nous en faire subir les lourdeurs, les allemands dessinent une musique dans les canons du genre tout en gardant en main un atout majeur : une mélodie imparable. ll y a une impression de grandeur dans la musique de Giants Rooks, une sorte de puissance sourde et entière qui nous prend aux tripes dès l’écoute de ce titre excessivement dansant. Dans une approche plutôt club, Giant Rooks nous entraine dans les pentes raides de l’électropop accrocheuse avec une simplicité rare. On se laisse emportés par cette capacité des allemands à construire des tubes sur étagère sans effort. Le résultat est un album qui multiplie les sons catchy pour un rendu qui n’en finit pas de nous surprendre.  

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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