Batteur de formation, c’est en 2007 qu’Olivier Perez s’initie à la guitare et crée Garciaphone. « Constancia » est le premier LP du groupe et nous fais entrer dans l’univers du français entre sonorités grunge et structures folk.

Dès le premier titre, « Bad Sheperd », on pense à ces groupes des années 90 tels K’s Choice ou Garbage qui, sur un background puissant mêlant reliquats d’un grunge passé de mode et une bonne dose d’americana, amplissaient l’espace de leurs guitares saturées. Très américain dans l’approche de ce morceau on ne peut dénier à Olivier Perez une certaine qualité de composition.

Dans un style pop rock efficace certaines fois à la limite d’une folk un peu rude (« Pt. Cabrillo »), Garciaphone déroule une musique très agréable à écouter. Sur un rythme souvent très lourd et lent (« Constancia »), le français amène à chaque fois ses guitares saturées sans que cela le nécessite, on a cette désagréable sensation d’un manque d’inspiration comblé par un gros son puissant et abrasif.

Plus l’album s’écoule et plus on a ce sentiment d’un groupe écrasé par l’ampleur de la tâche et qui ne réussit qu’à « sonner comme », quitte à en oublier leur identité. De la même façon, les lignes mélodiques semblent de plus en plus pauvres, malgré une construction assez intéressante en début d’album, on ne parvient pas à accrocher sur « Two Wounded Heart » ou « Pantomime » trop peu mélodique à mon goût.

Pourtant l’auvergnat sait être inventif pour preuve « Play Messiah » qui, débutant sur une voix saturé et un accompagnement lourd en terme de sonorité, multiplie les cassures de son et nous embarque dans une americana très bien ficelée qui fonctionne parfaitement. De la même façon « Luckoie », premier single de « Constancia », où la mélodie est pour une fois bien en place et porte l’ensemble du morceau.

Au travers de « Constancia », Olivier Perez nous délivre un album aux frontières du grunge et du folk. Bien qu’assez homogène en terme de son, Garciaphone se perd un peu dans un univers assez commun et banal. Reste quelques titres très bien construits qui à eux seuls justifient l’écoute.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com