Venue du jazz, Melody Linhart a roulé sa bosse dans plusieurs formation aussi à l’aise solo dans des projets au jazz pop que dans des formations plus confidentielle et radicales comme Ommm. Synthétisant ces différentes approches dans un nouveau projet intitulé Dynah, la jeune française touche cette fois du doigt une musique coupant l’abordable et le qualitatif dans un premier EP éponyme. Sobre et sincère, Dynah dessine une musique à la pop légère excessivement addictive. 

Dans une atmosphère à l’électro sautillante, Dynah s’épanouie pleinement sur un premier titre intitulé « C’est moi qui choisis ». Avec une énergie rappelant une Clara Luciani, elle nous impressionne dès ce premier titre par sa capacité à proposer une pop voluptueuse et syncopée qui fonctionne à merveille. Travaillant une pop solaire dans un écrin à la sobriété habile, la jeune française dessine une variété électro extrêmement efficace. Se délectant d’une instrumentation faisant la part belle à une électro au rythme entrainant sans tomber dans le commercial insipide, Dynah ouvre cet Ep de façon la plus naturelle qui soit. 

Il y a dans la musique de Dynah une forte personnalité qui se dégage « Comme une idole ». Travaillant une électro naviguant entre grandiloquence entrainante et sobriété intimiste, la jeune française mixe la musique feutrée d’une Christine and the Queens avec l’approche un peu plus commerciale d’un refrain porteur et entrainant. Avec un sens de mélodie, elle dessine sans en faire des tonnes une musique sur le fil qui utilise l’expérimentation électro pour mieux ancrer dans son époque une variété pop extrêmement habile. Loin de faire dans la surenchère ou de copier les recette en cours actuellement, Dynah trouve sa voie dès ce premier EP saisissant de talent et de puissance pop.

Titre plus proche de la chanson française, la composition « Origami » ne tombe pas dans le piège de la monotonie d’une variété standardisée. La force de Dynah tient dans cette capacité à proposer une pop moderne et aérienne dans un écrin à l’électro travaillée. Rythmique dans son approche, la jeune française dessine une musique claire aux envolées sobres qui apparait comme un mélange entre Christine and the Queens et Zazie notamment sur « Page Blanche ». On découvre une artiste assumant parfaitement son côté variété sans jamais s’enfermer dans une musique trop stéréotypée. Creusant une instrumentation au background dont l’électro apparait vite envoutante, Dynah esquisse un univers pétillant et feutré. 

Il y a chez Dynah cette sobriété qui ne cesse de nous obséder par sa capacité à installer un vide musical superbement travaillé. On se laisse prendre au jeu de cette musique qui en quelques accord réussit à proposer une approche à l’électro populaire qui nous ravit de sa puissance mélodique. Travaillant une électro au goût sucré sans jamais tomber dans l’hymne glucosé , Dynah marche sur un fil qui ne se casse jamais et réussit à concilier approche populaire et exigence électronique pour un tout fouillé et profond. Sur un background à l’électronique exigeante, une diction rythmique, Dynah se positionne dans une pop lumineuse et complexe. Avec un sens inné de la mélodique rythmique, elle esquisse un EP diablement addictif multipliant les bonnes idées musicales dans un tout très abordable. Sans être une seule fois gnangnan, la musique de Dynah s’offre le luxe de mixer approche à l’electro pointilleuse et variété sautillante. Assumant pleinement cette sobriété parfois un peu froide, la jeune française trempe sa chanson française dans une sorte de bouillons électro excessivement addictif. 

Arnaud Le Tillau
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