CocoRosie – « Tales Of A Grass Widow »

Qu’il est loin le temps où les 2 soeurs américaines enregistraient dans une chambre de bonne sur la butte Montmartre! Toujours aussi créatives et poétiques, les CocoRosie nous reviennent au travers d’un 5ème album intitulé « Tales Of A Grass Widow ».
C’est avec un titre dans la droite ligne du style « CocoRosie » que les 2 américaines ouvrent ce nouvel album. Au travers d’une économie de son et de moyen (volontaire cette fois-ci), les sœurs Casady réussissent une fois de plus à nous impressionner avec un son minimaliste mais sonnant étrangement large et en résonance par rapport au R’n’B très électronique des Black Eyed Peas.
En effet, réalisant un élégant mix entre Rap et musique feutrée sur « After the After Life » ou « End Of Time », les sœurs Casady nous servent des titres à la frontière de plusieurs styles qu’elles s’approprient avec grande élégance rendant le tout très homogène et addictif à plus d’un titre.
Réalisant des morceaux semblant être des collages géants de différentes sonorités, les américaines passent à la moulinette nombre de sons formant un tout foutraque mais terriblement attachant. Ainsi sur « Gravediggress », chaque son, chaque sonorité s’intègre dans un tout très percussif sublimé par une mélodie attirante et simple.
Véritable signature du groupe, les voix de CocoRosie restent toujours aussi vaporeuses et légères avec ce supplément proche d’une électronique trafiquée qui rend le tout si fragile et touchant. Et pourtant, on ressent sur certains titre comme une évolution de ce principe. En effet, sur « Tears For Animal », les 2 sœurs semblent sortir de leur espace aseptisé et synthétique pour le plus grand bien de nos oreilles. Bien que restant dans univers vaporeux, CocoRosie semble prendre de l’assurance et sortir petit à petit de ce cocon.
Les américaines posent sur un arrangement toujours très travaillé, une ligne mélodique assez complexe et parfois difficile d’accès comme sur « Vilain » mais réussissent avec « Child Bride » ou « Harmless Monster » à nous subjuguer par une voix cristalline et tenue très proche de celle de Björk.
Malgré tout, cette cohérence globale atteint ses limites avec un titre comme « Far Away » où dans un déluge de sonorité, les voix semblent perdre pied et nous aussi. Beaucoup plus électro, on découvre sur ce titre les limites du schéma de CocoRosie où le bouillonnement de créativité finit par déboucher sur un titre certes foisonnant mais rapidement brouillon et lassant.
Précurseurs d’un son garage électro folk, elles ont été maintes fois copiées mais réussissent encore aujourd’hui à sortir un son atypique et rapidement identifiable. Mélange de sonorités plus fines et électro les unes que les autres, naviguant entre poésie et légèreté, les 2 soeurs réussissent une fois de plus à nous emmener dans leur monde fragile et touchant.
Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com




































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