Véritable icône de la chanson indépendante française, Christian Olivier leader du groupe phare « Les Têtes Raides » nous propose un premier album solo. Intitulé « On/Off », il nous confie ses états d’âmes, ses peines et ses joies dans une approche toujours aussi poétique et une instrumentation pleine de cette vie brinquebalante qui colle si bien au personnage.

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Ce n’est pas un hasard si le premier titre s’intitule « Je Crie ». En éternel écorché de la vie, le Français nous sert un rock bancal où les guitares jouent le premier rôle. De sa voix ronde et grave, il imprime à ses compositions cette vigueur folle, cette façon unique de vivre pleinement ces chansons pleines d’une sincérité à toute épreuve.

Il déroule ainsi sa poésie fine et rugueuse dans des titres au rock boitant. Calme sur un « Laisser la place » à l’univers onirique étonnant, ou plus dynamique sur un « Johnny » à la théâtralité excessive, le Français se plait à jouer les extrêmes dans une musique entraînante aux accents populaires. Il créé ainsi une musique atypique.

Pourtant, on ressent comme une gêne sur l’enchaînement des titres. La musique de Christian Olivier tente de trouver sa place entre un Didier Wampas dont il mime parfois la voix un peu véhémente et l’univers rude d’un Arno. Très lié à l’univers des Têtes Raides, dont il a pleinement contribué à l’univers, le Français semble avoir du mal à s’en détacher. Pour preuve les intermèdes très Têtes Raides que sont « On… », « /… » et « Off… » baignés de sons de fanfare et contant les déboires du quotidien.

La musique de Christian Olivier se cherche dans un décor vintage utilisant aussi bien un rock sale qu’une orchestration plus policée. Le chanteur utilise sa diction parfaite pour nous proposer des textes bienveillants et doux sur un « Je vais bien » parfaitement proportionné. Une fois de plus la magie Olivier fait son office. Mêlant avec beaucoup de finesse cette voix grave et une instrumentation lourde, il se pose en maître des mots pour un rendu des plus intéressants.

Enfin sur « Democramotie » et « Les faux pas », il retrouve les envolées rock dans lesquelles il se plait à trancher de sa voix une instrumentation à la rythmique engageante. On pense forcément à « L’iditentée », à cette propension à pousser la chanson française dans un rock rude et dénonciateur. On est pris dans le tourbillon de ce titre qui ne cesse de nous envoûter de sa rythmique forte et de son texte juste.

Sans renier l’héritage des Têtes Raides, Christian Olivier nous sert un album solo brut de fonderie puisant son inspiration musicale dans un mélange de rock gras et de chanson française. Avec pertinence, il réussit à imprimer à ces compositions son âme d’enfant, cette façon de dire simplement et de façon très naturelle les choses. Mêlant avec beaucoup de finesse cette voix grave et une instrumentation lourde, il se pose en maître des mots pour un rendu des plus sincères. Un album qui, à coup sûr, plaira aux fans inconditionnels.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com