Alba Lua – « Inner Seasons »

« Inner Seasons », c’est le nouvel album des bordelais de Alba Lua. La comparaison entre le nom du groupe (l’aube et la lune), et leur style musical est presque trop facile : on pourrait s’arrêter au contraste entre mélodies lumineuses et ambiances plus mélancoliques, mais ce serait quelque peu réducteur compte-tenu de la richesse de ce premier album.
Car oui, « Inner Seasons » est un premier album qui n’en à pas l’air. Il transpire à la fois l’innocence des débuts et l’expérience d’un groupe qui sait ce qu’il veut, avec des titres cohérents d’un bout à l’autre. En ligne de mire, ce sont des mélodies légères, immédiatement assimilables sans être trop simples. Que ce soit « Hermanos De la Lluvia », « When I’m roaming free » ou encore « Clandestines », la pop ensoleillée des Beach Boys n’est jamais loin.
Mais les bordelais ne cherchent pas à copier les aînés, et c’est toute leur force. Il se dégage de ces arpèges métronomiques et cristallins une douce et agréable naïveté, comme sur « Permanent Vacation » ou le plus calme « Barbarism », mais toujours teinté d’un brin de nostalgie ou de mélancolie. Les années 70 sont d’ailleurs omniprésentes avec la rythmique et le riff légèrement twisté de « She’s got a crush on you », mais surtout avec plusieurs incursions psychédéliques.
Tout d’abord avec « My roots were just fading », clin d’oeil expérimental façon Syd Barrett se terminant en une cavalcade endiablée, ou encore les 7 minutes de « My sleeping Season », pop psyché pleine de reverbs et delays. On regrette même que tout cela reste un peu sage et manque de folie et on imagine le groupe allant encore plus loin, sortant de son carcan de jolis arpèges (trop) appliqués et boucles d’accords pop pour enclencher les distorsions…
Pourtant Alba Lua n’a aucun mal à nous convaincre de son énorme potentiel : il suffit d’écouter la pop-western bien ficellée de « Nobody’s child », croisé d’Ennio Morricone et de surf music wilsonnienne pour en être convaincu. Vocalement on pense à Andrew Van Wyngarden des MGMT, avec cette voix haut-perchée pleine de réverbération, mais, malgré les paroles anglaises, il y a toujours un je-ne-sais-quoi qui différencie Alba Lua de ces autres groupes essayant d’imiter les anglo-saxons, un côté yéyé français pleinement assumé comme sur l’entêtant « Alegria », l’innocence touchante de « Barbarism »…
La comparaison avec d’autres groupes est difficile, et c’est tant mieux. Cette « british Touch » à la française rappelle néanmoins les excellents vendéens des Little Rabbits, jamais avares de mélodies faussement naïves et sucrées, enrobées d’arpèges pop plus sombres.
Alba Lua rend donc une excellente copie avec « Inner Seasons ». Parfois un peu sage, les quatre bordelais trouvent néanmoins l’équilibre quasi-parfait entre mélodies pop, rock psychédélique et années 50’s sans jamais charger inutilement des arrangements luxuriants toujours au service de la chanson. Faire simple et efficace est une chose compliquée, et Alba Lua y parvient sans peine. Sans aucun doute un groupe à suivre de très près.
Marty Tobin
marty.tobin@quai-baco.com



































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