« Music From Another Dimension », le nouvel Aerosmith est là et on peut dire qu’il va surprendre. Avec cet album, le groupe prend un virage à 180 degrés. Fini les gros riffs et les ballades qui tuent. Non, je plaisante.

On retrouve dans « Music From Another Dimension » tous les ingrédients qui font la patte d’Aerosmith : du bon riff entêtant comme on aime dans « Out Go the Lights » et « Freedom Fighter » (chanté en duo avec un certain Johnny Depp), du bon boogie blues sur « Something », la voix inimitable de Steven Tyler et bien sûr les fameuses ballades rock US dont Aerosmith est passé maître.

Dans cette catégorie, on retrouve « Tell Me », « What Could Have Been Love », « Can’t Stop Lovin’ You » en duo avec Carrie Underwood, la gagnante 2005 d’American Idol et surtout « We All Fall Down » à qui revient la palme du « tube pour BO où l’héroïne pleure son amour parti sauver le monde ».

Bref, tout cela est très bien huilé, mais c’est aussi le défaut de cet opus. Aerosmith n’avait pas sorti d’album composé de chansons originales depuis « Just Push Play » en 2001. On pouvait espérer de nouvelles compositions ciselées et arrangées au cordeau, mais ce « Music From Another Dimension » reste plutôt ronronnant. On ne retrouve pas la pertinence des ballades d’un « Get a Grip » (1993) (« Cryin », « Amazing ») ou, pour les puristes, la puissance des riffs de « Pump » (1989) (« Love in an elevator »).

Joe Perry assure le boulot avec des solos honnêtes (« Out go the lights »), mais sans être renversant. Steven Tyler donne toute son énergie derrière le micro, mais la voix semble un peu plus fatiguée, plus marquée par les années.

On retrouve pourtant Jack Douglas à la production (producteur des premiers albums du groupe dans les années 70). Certes, c’est du beau boulot, mais le son rock FM de MTV que le groupe avait adopté au début des années 90 reste présent et on regrette le déballage de moyens mis en oeuvre sur cet album (choeurs féminins, cordes, etc.). On aurait plutôt espérer un véritable retour aux sources basse/batterie/guitare/voix, dans le style blues rock qui leur va si bien.

En conclusion, on est en présence d’un bon album, là où on s’attendait à du très bon. Maybe next time ?

Marty Tobin
marty.tobin@quai-baco.com