Philémon Cimon – « Les femmes comme des montagnes »
Fruit de multiples métissages, la musique de Philémon Cimon est à part dans le microcosme pop canadien. Cubain pour son premier album, et montréalais pour son deuxième, c’est avec un mix des deux que le Québécois nous revient dans « Les femmes comme des montagnes » aux courbes chaleureuses et à la pop scintillante. Charmant et surprenant, il impose sur ce 3ème opus une vision forte et puissante d’une pop variété de très bonne qualité.
Intimiste, c’est le mot qui vient immédiatement à l’esprit à l’écoute des deux premiers titres « Je t’ai jeté un sort » et « Démon crié ». Doucement le Canadien nous glisse à l’oreille une pop charmante aux mélopées douces et enivrantes. Philémon Cimon se plait à nous chuchoter une musique précise et au groove imparable. S’amusant à transgresser les règles pop, il y incorpore un doux grunge et une attitude de dandy nonchalant qui rendent le tout extrêmement fin.
Car entre rock garage et pop intimiste, le cœur du Canadien balance. On sort dynamisé de ces mélodies éparses qu’il applique avec convenance dans un univers loin des canons du genre. Toujours très chaleureux dans ses compositions, il use de sa voix aiguë pour donner à ses titres une couleur unique entre gentillesse et espièglerie sur le magnifique « Toi jeune fille ». Tel un Big Bazar, le Québécois tisse un univers empruntant aussi bien au 90’s qu’au 70’s pour un rendu des plus éclatant.
Très Beatles sur « Vieille blonde » ou brinquebalant pop avec un « Sur la ville » poétique à souhait, il nous ouvre grand les portes d’un univers à nulle autre pareil. Glissant doucement vers une pop festive sur « Ces montagnes », il parvient ç ne pas tomber dans le stéréotype et nous affiche fièrement cette voix fluette qui donne au tout un sentiment de fragilité touchant.
Groovy jusqu’au petit doigt, Philémon Cimon se plait à nous emporter dans une pop délicate et esthétique qu’il surplombe de sa voix douce et lumineuse. Véritable orfèvre d’une pop à la complexité étudié, l’album dérive progressivement vers une suite de titres indispensables. Ainsi dès le foutraque « La musique » aux mélodies brillantes, il use de subterfuges élégants pour nous imposer une expérimentation pop jouissive qui ne cesse plus de nous envelopper sur un « Maudit » à cent à l’heure et un « Des morts et des autos » dérangeant et étonnement envoûtant.
Encore une fois, Philémon Cimon nous impressionne dans ce nouvel album de ces structures uniques qu’il tisse de ses doigts de fée en nous laissant une traîne musicale à l’univers détaillé. On est comme envoûté une fois de plus par cette approche foutraque et tellement mélodique qui nous emporte dans un monde musical fortement ancré dans une pop brillante et fantasque. Véritable atypisme dans l’univers pop rock canadien, Philémon Cimon dessine avec cet album ce qui fait sa spécificité, ce mélange de pop mélodieuse et rêveuse saupoudré d’une fragilité folle. On tombe sous le charme !
Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com





































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