/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 17-04-14

Emmanuelle Seigner – « Distant Lover »

Arrivée dans le monde de la musique grâce au cinéma, Emmanuelle Seigner s’est lancée dans une carrière musicale dés 2005. Après un album très 70’s et plusieurs dates à travers la France accompagnée du groupe Ultra Orange, elle nous revient avec le très rock « Distant Lover ». Extrêmement bien produit ce nouvel album qu’elle définit comme « pas prise de tête » s’avère finalement manquer quelque peu de sincérité.

Pourtant c’est au travers d’un « Distant Lover » impactant, gras, lourd et à la mélodie pop que la jeune française ouvre le bal. Première écoute et déjà on se sent emporté dans cette composition cumulant les bons points portée par une voix chaude se mariant à merveille aux arrangements massifs. Arrangements dignes des Black Keys sur le très abrasif « Bore me to tears », Emmanuelle joue la carte sexy à pleine puissance.

Cependant déjà les effets de ce mixage sans finesse et lourd à digérer nous porte sur l’estomac. Très américain, on découvre sous les sonorités à la mode, une machine de guerre sans véritable âme. À l’image de cette pochette signée Mondino très papier glacée rappelant les défilés de mode, Emmanuelle Seigner semble être France Gall dans les mains de Serge Gainsbourg le talent en moins. Musique produite avec soin, sonorités dans l’air du temps, on a cette désagréable impression de se retrouver face à un album au marketing très abouti.

Certes James Iha ex-Smashing Pumpkins est à la guitare, pourtant rien n’y fait. Les titres s’égrènent (« Cold outside », « Ever Together » ou « You did This to me ») et semblent coulés dans un moule sexy mais manquant cruellement de personnalité. Les musiques se ressemblent et l’on se perd vite dans cet univers fabriqué de toute pièce pour plaire.

Côté musique, rien à dire, le groupe déroule un rock viril qui, du fait du manque de sincérité d’Emmanuelle, ressemble à une coquille vide. Car ce qui dérange le plus c’est le manque notoire de spontanéité et d’originalité dont fait preuve la bande. Forçant le trait sur un titre comme « Let´s do some damage », la comédienne ne trouve pas sa place et apparaît en décalage complet.

S’inscrivant pleinement dans un rock à la mode, Emmanuelle Seigner nous propose un « Distant Lover » enchaînant les musiques de pub sans véritable fond. Extrêmement bien produit, on appréciera certaines mélodies entraînantes et les arrangements techniquement au point. Lassante et jouant un rôle, on se sent réellement floué par la comédienne dans cette approche marketing globale.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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