Still Corners – « Strange Pleasures »

Greg Hugues, tête pensante de Still Corners, déclarait dans une récente interview être le fils des années 80’s. Il dit vrai, mais force est de constater que bien que très léché et véritablement synthétique le son de « Strange Pleasures » finit par lasser.
Et pourtant l’écoute de ce début d’album nous met l’eau à la bouche. Démarrant sur un arpège répétitif, les americains nous ouvrent grand les portes de leur univers pour un « The Trip » nous faisant littéralement voyager. Guitares pleines d’écho, clavier plongé dans la reverb, Still Corners nous délivrent un titre au dépouillement calculé transcendé par la voix aérienne et lumineuse de la chanteuse. Magnétique le titre nous aspire.
Mécaniques, travaillant une électro pop très esthétique et parfois un peu froide, les américains nous servent un « Beginning to Blue » et un « Fireflies » de très bonne facture mais c’est à partir de « I can’t Sleep », titre portant d’ailleurs assez mal son nom, que l’on commence à décrocher. En effet, on a cette impression désagréable de se retrouver dans un documentaire médical soporifique à souhait. Plat et sans réelle aspérité, la voix finalise ce sentiment de lissage. Rien ne semble accrocher, aucune rugosité n’apparaît.
Les titres ont beau être travaillés, on ressent comme une lassitude à leur écoute. Ainsi « All I know » semble être un modèle de musique documentaire, neutre et sans conviction. Et pourtant les américains peuvent nous proposer de très bon morceaux à l’image de « Fireflies » rugueux et électro ou de « Future age » proche de MGMT dans le foisonnement musical.
Malheureusement ces quelques titres n’arrivent pas à inverser la tendance. Un véritable manque d’humanité et de conviction se fait jour à l’écoute de cette fin d’album aux titres parfois insipides et manquants cruellement de dynamisme (« BeatCity ») ou monotones et aux répétition abusives (« We killed the moonlight »).
Strange Pleasures apparaît comme un beau gâchis musical. Monotone, sans réelle innovation, s’enfermant dans une esthétique pointue et déshumanisée, Still Corners se perdent malgré quelques bon titres dans un univers aseptisé et vite lassant.
Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com




































BIRRD – « Take Off » : Notre Avis
Andrea Laszlo De Simone – « Una Lunghissima Ombra »
Bruit ≤ – « The Age of Ephemerality »: Notre Avis
Feu! Chatterton – « Labyrinthe » : Notre Avis
The Hives – « The Hives Forever Forever The Hives » : Notre Avis
Ela Minus – « DIA » : Notre Avis
Déportivo – « Reptile » : Notre Avis
Romain Muller – Azur : Notre Avis
Ultra Vomit – « Ultra Vomit et le Pouvoir de la Puissance » : Notre Avis



/// COMMENTAIRES