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Date d'ajout : 03-02-13

Eels – « Wonderful, Glorious »

Chronique Eels - Quai Baco
Voilà 3 ans et son dernier album « Tomorrow Morning » que nous n’avions plus de nouvelle de Eels, une éternité pour cet auteur prolifique. C’est donc avec une réelle impatience que nous attendions ce nouvel opus. « Wonderful, Glorious » nous entraîne sur un rock bluesy propre au Californien.

Indépendant dans l’âme, l’américain surprend à chaque nouvel opus prenant certaines fois le contrepied des attentes de ses fans. E (son nom de scène) fait la musique qu’il ressent en fonction de son humeur du moment. Personnage entier, chaque nouvel opus est l’occasion de découvrir un nouvel univers.

C’est donc à chaque fois une réelle surprise que d’écouter les premiers titres et de comprendre la voie qu’il a cette fois ci tracée.

Dès le premier titre « Bombs Away » on retrouve le son du très bon album « Souljacker ». Guitares ultra saturées, voix à la fois ronde et agressive si caractéristique de Mark Oliver Everett, ce son annonce un très bon cru.

Eels "Wonderful, Glorious" - Quai BacoÀ l’écoute de la suite on ne peut qu’admettre que le garçon s’y connait bien en terme de rock. Ainsi « Kinda Fuzzy » avec cette voix qui accroche, cet arrangement qui gratte comme il faut et toujours cette petite retenue, nous rend le tout extrêmement addictif. Mais c’est réellement sur « Peach Blossom » que le potentiel rock du californien se fait jour .

Single de l’album, on retrouve via ce titre les rythmes et sons qui ont fait le succès de l’album « Souljacker ». La basse est très fuzzy, la batterie, remplie d’écho, écrase le reste du morceau, ne reste plus que la voix inclassable de E. Pour en faire un des titres les plus rock qu’à pu réaliser Eels depuis le début de sa carrière. Complètement foutraque en terme de structure, E. passe du chant aux passages parlés sans crier gare. Les arpèges y ajoutent un côté enfantin et mélancolique qui ne quitte jamais le bonhomme.

La légende veux que ce soit en 1996 que deux drames (le décès de sa mère et de sa soeur) ébranlent le natif de Los-Angeles et le pousse sur le chemin de la mélancolie.

C’est d’ailleurs cette mélancolie à laquelle Eels fait la part belle sur cette deuxième partie d’album à travers « On The Ropes », « The Turnaround » ou « I Am Building a Shrine », mélodies nostalgiques à souhait, arpèges à pleurer, voix blessée, Eels nous offre avec ce titre une composition acoustique proche de ses performances sur son magnifique live « Eels With Strings ».

La fin de l’album est quant à elle conforme a ce que Mark a l’habitude de proposer, c’est à dire une succession de titres plus mélodiques les uns que les autres mais sans réelle homogénéité. Ces morceaux semblent avoir été composés à des moments différents mais le génie de Eels est de parvenir à en ressortir un son commun qui finalise la construction de l’album.

« Wonderful, Glorious » n’est certainement pas l’album le plus inspiré d’Eels mais nous rappelle que le bonhomme reste un style à lui tout seul. Peut-être un peu moins dans la recherche de son que sur les albums précédents, on a cette impression d’un Mark Oliver Everett se reposant sur ses lauriers. Il n’en reste pas moins très agréable à écouter. Vivement le prochain!

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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