Phantom Buffalo – « Tadaloora »

Pour leur 4ème album, « Tadaloora », Phantom Buffalo nous enivre de sa musique acoustique enfantine et naïve en nous proposant une visite de l’île Tadaloora au travers de 13 morceaux faisant la part belle aux personnages la peuplant.
Très proche d’un Andrew Bird à l’univers musical fantasque, ce groupe venu tout droit de Portland nous enivre de sa pop très douce et ciselée au travers de cet album concept parlant aux petits et aux grands. Dès les premières notes de « Wedding Day Massacre » nous sommes transportés dans un univers western enfantin. Le groupe réussit un tour de force en composant des morceaux très naifs et pourtant loin d’être niais musicalement. Chaque pause et accompagnement semble avoir été étudié pour une écoute simpliste et douce.
L’univers de cet album transpire l’enfance. Tout d’abord cette pochette mix de dessin d’enfant et de jeu vidéo. Puis cette musique douce, tempérée, sans fioriture, simple. La bande des 4 du Maine nous décrit l’île Tadaloora peuplée d’un cheval nommé Reginald ou d’un lapin fleuriste. De morceau en morceau, la découverte de l’île nous laisse pantois tant au niveau des mélodies que de l’accompagnement.
Côté références, la voix du leader Jonathan Balzano-Brookes baignée de reverb nous rappelle, sur un morceau comme « Foghorn » via son flow très cadencé, les très bons morceaux traditionnels irlandais qu’ont pu réaliser certains artistes comme Alan Stivell ou Dan ar Braz.
Dans la même veine, « Frost Throat » avec sa structure très découpée et ses contre-temps nous fait rapidement penser à certains morceaux de Gabriel Yacoub tout comme « Oldest Man » avec un son très « pop Linn » (morceau dément se trouvant sur le meilleur album rock celtique qui soit réalisé par Alan Stivell).
Outre cette propension à réaliser des mélodies très celtiques, les Phantom Buffalo nous prouvent avec ce Tadaloora qu’ils savent aussi très bien manier la pop. « Flag City », « Bloom Bloom Flowers » en sont de parfait exemple. De même avec « Amateur Florist », réel tube de l’album enchaînant un très bon couplet et un refrain baigné de douceur à la voix, le groupe nous livre un accompagnement réduit à peau de chagrin mais amplement suffisant pour nous subjuguer avec une mélodie vaporeuse. qui n’est pas sans nous rappeller les compositions d’Unbelievable Truth d’Andy Yorke.
Enfin, le morceau de transition « Sea lion Save liberation » expérience opéra pop aux faux airs d’Obladi-oblada des Beatles.
Tout droit sorti d’un film de Valdimir Cosma, « Horse Named Reginald », dont les instruments ont beau être « ringards », nous emmène encore une fois sur la mélodie mélancolique et très 60’s. On se laisse accrocher et finalement on se laisse porter par tant de talent.
Le dernier titre « Journey To the Castle Of Racing Wind » reprend peu ou prou ce que Phantom Buffalo faisait dans ses anciens albums, à savoir une pop psychédélique et instrumentale. Le chateau est atteint la visite est finie !
Parenthèse enchantée dans la carrière de ce groupe du Maine, cette visite réjouissante trouve le ton juste à une époque où les albums concepts sont plutôt rares. A mes yeux indispensable !
Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com




































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