William Tyler – « Impossible Truth »

« Impossible Truth » de William Tyler peut paraître un peu effrayant vu de l’extérieur. Un album de guitare instrumentale aux influences country folk peut rebuter, mais ce serait passer à côté d’un album étonnant et ensorcelant comme on en voit trop rarement.
William Tyler est un personnage discret. D’abord crédité auc côtés de Wooden Wand ou encore Charles Louvin, star américaine de la country, il sort finalement un premier album solo en 2010. « Impossible Truth » est dans la continuité de l’excellent « Behold the spirit ». Un style totalement inclassable entre country, world music, experimental et folk, avec bien sûr une guitare omniprésente.
Mais qui dit « disque de guitare », ne dit pas forcément débauche de technique réservée à un public averti. Non, et c’est tout la force de William Tyler. Avec « Impossible Truth », on en vient même à oublier que l’ensemble des titres est axé sur la 6 cordes. En grand virtuose qu’il est, Tyler parvient à nous faire oublier l’instrument au profit des ambiances qu’il crées. Des morceaux qui s’étirent sur plus de 6 minutes et qui posent des bases atmosphériques et aériennes hypnotiques comme sur « Country of Illusion », à la croisé de la country de Nashville et de l’Inde.
« Geography of Nowhere » est plus bluesy, mais on trouve aussi des titres aux mélodies simples comme « Hotel Catatonia », dans une veine country-folk, mais toujours avec des sonorités de guitare incroyablement modernes et léchés, avec des effets toujours utilisés à bon escient.
William Tyler nous transporte dans un univers zen et apaisant, parfois inquiétant (« The World set free »), où la priorité est donnée à l’émotion, aux grands espaces pleins de belles reverbs et de fines variations et improvisations autour de thèmes lancinants. Il s’appuie sur un jeu en finger-picking exceptionnel, souvent accompagné de pedal-steel et de cuivres légers, voire de xylophone comme sur « Cadillac Desert ».
« Impossible Truth », c’est un peu la bande originale d’un film imaginaire qui se situerai dans un Nashville du futur, une musique aérienne qui transporte très loin. Ici nul besoin de paroles, la musique se suffit à elle-même pour lentement nous envouter et dessiner des paysages lumineux et complexes dans lesquels on se perd avec plaisir.
Marty Tobin
marty.tobin@quai-baco.com




































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