Shannon Wright – « In Film Sound »

Connue pour son style proche de PJ Harvey, c’est dans un tout autre registre que Shannon Wright nous revient avec ce 10ème album entre rock décomplexé et univers noir brillant.
Dès « Noise Parade », premier titre de cet opus, le son de la batterie, les guitares, tout concourt à un son très lourd. La voix monotone de Shannon Wright se fraie difficilement un chemin à travers cette jungle instrumentale. Une colère froide semble animer la belle qui ne lève pas la voix et nous inflige ces 3min47 de combat.
Ce n’est qu’à partir de « The Caustic Light » que l’on comprend le cheminement de la miss, très tendue dans son ambiance , Shannon réussit à intégrer dans cette musique toujours cinglante une structure évoluée et une nuance à fleur de peau. Les parties se suivent et ne se ressemblent pas, tantôt très rude, d’autres fois plus douce, elle se joue des ambiances pour mieux nous envouter.
Ainsi « Tax The Patient », titre sur le fil du rasoir en terme d’accompagnement où le son un peu gluant à la Brian Molko est contrecarré par une structure complexe et passionnante, voit se croiser partie très rock et passages plus techniques.
Excessivement noir et destructeur, cet album n’en demeure pas moins hypnotisant grace à quelques titres imparables, tels « Who Sorry’s now » où la voix folk de Shannon trouve immédiatement sa place sur un arrangement épuré et lourd, mais c’est définitivement sur « Bleed », pièce maîtresse de l’opus, que Shannon éblouit. En effet, lorsque la belle prend le piano alors se dégage une esthétique rare, la mélodie coule de source et nous émeut à la première note.
Son chant pourtant très plaintif nous touche au coeur et nous rappelle « Laura » de Bat For Lashes ou l’ambiance de Dark Dark Dark.
Explorant son univers sans concession et tout en relief, la fin de cet opus oscille entre titres à la pêche impressionnante tels « Captive to Nowhere » tout en force ou « Mire », plus nuancé mais toujours dans un son très post-apocalyptique.
Album des extrèmes, « In Film Sound », réussit à inscrire une ambiance constante sur l’ensemble des titres. D’une voix toujours très plaintive mais jamais agaçante, Shannon Wright se fraie un chemin au travers des sons rugueux et coupant. Esthétique et brillant, cet album reste tout de même difficile d’abord et risque de décevoir nombre de fan de la chanteuse folk. Reste une voix, un style et un talent impressionnant.
Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com




































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