Saison du renouveau, le printemps colle parfaitement au premier EP de Rosemarie. Originaire de Saint Etienne, cette jeune française se dévoile dans une chanson française exquise et poétique. Au travers d’une première production aux mélodies éblouissantes, Rosemarie domine son sujet sur 5 compositions à la sobriété délicieuse qui nous entrainent dans un univers où le beau n’en finit pas de nous enchanter. Avec pudeur, la jeune stéphanoise nous propose un « Printemps » esthétique et délicat. 

C’est avec une grâce infinie que Marie Robert de son véritable nom nous cueille de sa voix cristalline sur le magnifique « Nuit d’Eté » . Dans une approche à la sobriété fine, elle déroule un premier titre étincelant au texte ciselée. On se laisse enchanter par ce souffle qui nous happe de sa présence. Cordes, voix , cette sobriété n’en finit pas d’emplir l’espace de ces effluves harmoniques. Il y a chez Rosemarie ce je ne sais quoi d’Emily Loizeau, cette capacité à nous imprégner de son univers à la pudeur esthétique. On retrouve chez elle une sorte de grandiloquence à l’intimité folle. Nous mettant les poils dès les premières notes, elle personnifie une chanson d’amour dans ce qu’elle a de plus vraie et de plus profond.

Voix chaude et lumineuse sur « Sommeil » rappelant brièvement NACH, Rosemarie met à l’honneur une chanson française grâce à une approche très sincère à la sobriété envoutante. Nous mettant KO de son talent hors norme, elle nous sidère sur « Comme un oiseau » dans sa façon d’habiter un titre des plus nu. Il y a chez la jeune femme, une justesse rare. Lumineuse par excellence, elle nous transporte sans difficulté dans ses compositions aux mélodies délicates. Cultivant un art consommé de l’économie musicale, Rosemarie nous oblige à nous concentrer sur le texte et ses quelques à côté. Le résultat est diablement addictif.

Plus commune sur « Le Lilas » , la jeune stéphanoise reste percutante dans cette composition de haute volée. Plus riche en terme d’instrumentation, ce titre donne à voir une artiste à la voix cristalline au service d’un texte fin et délicat. Il y a une élégance qui s’entend dans chaque accord, dans chaque respiration. Terminant sur le triste et mélancolique « Rêverie », Rosemarie signe une dernière composition au souffle long nous faisant frissonner sur un piano trombone de toute beauté. Véritable précipité d’émotion ce « Printemps » apparait vite comme une bulle esthétique et poétique qui n’en finit pas de nous ravir.

Sans forcer la voix, sans en faire des tonnes, Rosemarie réussit un exercice d’équilibriste qui nous laisse béat d’admiration. En un seul EP , elle s’impose et transforme l’essai avec une aisance impressionnante. La jeune française trace son sillon dans ce que la chanson française à fait de mieux et nous enivre dans ces compositions qui nous émeuvent de leur alliance texte / instrumentation parfaite. Cet EP est un véritable voyage que Rosemarie nous propose dans l’univers étincelant et mélancolique d’une artiste née. Tout est juste dans ce « Printemps », tout a sa place et tout nous émeut. Bravo!

Nos coups de  : NUIT D’ETE, COMME UN OISEAU, REVERIE

Note : 9.5/10

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com