Révélé dans les années 90 avec le single « La Peau », No One Is Innocent est considéré comme l’un des fers de lance avec Silmarils et Oneyed Jack de la scène fusion francophone. Le combo emmené par le charismatique Kémar Gulbenkian s’est fait connaître du grand public suite à des lives dantesques marqués par un son brut de décoffrage et un engagement politique et sociale omniprésents dans bon nombre des lyrics du chanteur d’origine arménienne. En témoigne le morceau « Chile », présent sur le second opus « Utopia », véritable soutien au peuple chilien souffrant sous la dictature de Pinochet.

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Quatre ans après la sortie de « Drugstore », Kémar et ses complices sortent du silence et reviennent sur le devant de la scène avec « Propaganda », un album au son puissant où l’on retrouve des paroles abrasives, des lignes de basses percutantes et des guitares rageuses. Des dires qui raviront sans aucun doute les fans de la première heure.

C’est par « Charlie », titre rendant hommage aux journalistes de Charlie Hebdo victimes de l’attentat perpétré au siège du journal le 7 janvier 2015, que débute ce nouvel opus. Le riff de guitare est incisif, se mêlant à merveille au texte percutant et engagé d’un Kemar au sommet de son art. L’ensemble est appuyé par une rythmique de batterie très punky sur les couplets devenant plus rock voir grunge sur les refrains. Une recette gagnante que l’on retrouve également sur un « Holy Fire » acerbe et ultra efficace.

« Propaganda » est une véritable peinture du monde contemporain qui traite bon nombre de sujets d’actualités comme la montée de l’extrême droite que l’on retrouve dans « Putain si ça revient ». Thème qui tient légitiment à cœur du groupe qui l’avait déjà évoqué sur leurs précédents albums avec les titres « Où étions-nous ? » ou encore « La Peau » présent sur leur opus éponyme.

Toujours aussi engagés, les No One abordent sans demi-mesure la politique actuelle du gouvernement et la désillusion qu’elle provoque malgré l’espoir entrevue lors de l’élection de François Hollande dans « Silencio », dont on appréciera la ligne de basse, simple et prenante. La montée du terrorisme ne laisse personne indifférent et encore moins le groupe qui aborde le sujet sur « Djihad Propaganda ».

Retour réussi pour les No One Is Innocent dont les onze titres qui composent ce nouvel opus seront très certainement accueillis chaleureusement en live. Nul doute que Kémar et ses compères n’ont pas fini de faire des ravages sur les scènes hexagonales. Ça tombe bien puisque le groupe sera sur scène durant aux quatre coins de la France jusqu’à la fin de l’année 2015 !

Sébastien Hochet