/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 25-05-16

Mickey 3D – « Sebolavy »

Enfin ! Diront certains. En effet, voilà quelques années que nous n’avions plus entendu le son de la voix de Mickaël Furnon alias Mickey 3D. Après un album solo qui ne restera pas dans les mémoires, le Français nous revient avec sa formation initiale au travers d’un « Sebolavy » dans la droite lignée de ses précédentes productions.

Souffle long, mélodies accaparantes, le Français semble dès le premier titre, « Les roses blanches », n’avoir rien perdu de son talent de compositeur et de cette façon d’appuyer là ou cela fait mal. Dès les premières notes l’on retrouve ce mélange de sonorités cheap et de mélodies éclatantes que Mickaël Furnon sais tellement bien mixer. On est comme emporté par cette douce torpeur, une sorte de candeur se dégage de ce titre grave et sonore que l’artiste déroule avec une aisance toute particulière.

Sous des airs candides, le Stéphanois n’a de cesse de dénoncer les habitudes d’une société en déperdition. Sautillant et grave sur « En léger différé », Mickaël Furnon nous emporte une nouvelle fois dans un refrain à tomber. Utilisant un mélange de français et d’anglais, il se pose en pourfendeur d’une montée de la haine. Au travers d’une approche simple presque enfantine, on est vite troublé par le côté pragmatique et puissant du message.

Pourtant progressivement, on découvre un Mickey 3D dans l’incapacité d’innover. Ainsi doucereux sur « Rallonge tes rêves » ou « Les papillons », le groupe nous lasse de cette approche cheap doucement bousculée par des ritournelles simples et efficaces. Rappelant parfois Renan Luce dans ce rôle de rebelle de pacotille, on semble loin des premiers albums.

Heureusement quelques perles donnent une image plus intéressante du groupe. Ainsi progressivement sur « Des fleurs dans les cheveux », puis beaucoup plus marqué sur le magnifique « Aurélia », le Français sort des sentiers battus pour nous proposer respectivement un rock sec ou une synth pop délicate. Dans une ambiance froide et distante il égraine ainsi des couplets marqués auquel il adjoint un refrain à tomber. On est vite emporté par cette vague électro ample et puissante ou ce rock impactant qui s’abat sur nous. Sans renier ses principes de sobriété Mickaël Furnon dessine enfin des  titres complets et superbement construits.

Véritable album charnière, « Sebolavy », nous permet de redécouvrir un Mickey 3D toujours écorché vif mais semblant de plus en plus assagit. Sous des dehors très enfantins, il dessine une vision sans concession d’une société accaparante et engloutissante. Loin d’atteindre la vivacité de ses premiers albums, le Stéphanois semble pour une fois sur le bon chemin.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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