/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 22-05-19

Martin Kohlstedt – « Ströme »

Jeune pianiste allemand, Martin Kohlstedt nous présente son nouvel opus intitulé Ströme. Loin d’un concerto classique, le jeune allemand met sa science de la musique au service d’une expérience entre modernité et conservatisme. Aidé du chœur du Gewandhaus de Leipzig, il dépoussière avec force une musique intimiste et brute pour mieux nous envelopper de son approche unique d’un mélange voix piano bouleversant. 

Martin Kohlstedt - "Ströme" : La chronique

Dans un écrin à la douceur planante, le jeune allemand nous entraîne dès le premier titre « Senimb » dans le volutes de son univers à la frontière en classique et électronique. Dans une sorte de musique classique l’allemand nous fait découvrir le spectre large de son approche pianistique en mélangeant synthétiseurs et pianos dans une composition à l’intimité grandiose. Voyageant entre background puissant voire électronique et mélodies gracieuses au piano, tôt dans la musique du teuton nous transporte sur les rives incandescente d’une musique simple et entière.

Appuyé du chœur de Gewandhaus de Leipzig, Martin Kohlstedt construit sa musique dans un écrin où piano et voix s’entremêlent avec une grâce infinie. Développant avec parcimonie des mélodies aux long court il nous éblouit de la célérité avec laquelle il réussit à faire converger les styles dans un ensemble de voix et de musiques qui rapidement nous enveloppent. Il y a une grandeur folle dans ce « Tarleh » à la technicité impressionnante qui semble tout droit sortie d’une œuvre d’un siècle passé. 

On est impressionné par la grâce vaporeuse se dégageant de ces compositions qui sous des dehors parfois brute, étincellent de mille feux en partie grâce au chœur de Gewandhaus. Tels des vitraux laissant passer la lumière, Martin dessine une musique enivrante et disablement maîtrisée qui rapidement nous émeut de sa sobriété et de son éclat. Aidé par les voix de Gewandhaus , il nous transporte dans un univers au classique revisité. Au travers d’une maîtrise forte, l’allemand fait se rapprocher 2 mondes grâce à son sens de la mise en musique qui s’inspire pleinement d’une musique pop tout en gardant la sobriété et Le solennel du classique.

Dominant son art, l’allemand se plait à travailler les sonorités de ses instruments pour mieux nous plonger dans une musique faisant figure de neo pop classique. Avec beaucoup de doigtés il réussit à dessiner des volutes gracieuses dans un écrin à la pop industrielle. Gravant dans le dur une approche unique, faisant de ses claviers le point d’orgue de l’intégralité de sa musique, Martin utilise à bon escient sa technicité glané au fur et à mesure de ses expériences passées pour mieux nous plonger dans une mixture excessivement addictive aux sonorité folles qui progressivement nous entraînent a l’image du fabuleux « Ksychia » dans titre digne d’un Sebastien Tellier.

Au travers de sonorités pur et travaillées, Martin Kohlstedt se lance dans des compositions à la sobriété délicate dont la matière musicale vient construire des méandres à la pop planante. Dessinant des arabesques puissantes, le jeune allemand s’affirme comme un compositeur hors pair dans un univers lumineux. Véritable dentelle sonore, chacune de ses compositions emplissent l’air d’une puissance vocale apportée par ses chœurs éclatants. On se laisse entraîner par cette musique qui se transforme au fur et à mesure du temps et utilise à bon escient une puissance vocale. Il y a un côté médiéval et grandiose superbement dosé dans cette musique aux déliés fou où l’humain et l’électronique ne forment qu’un pour un rendu frissonnant et explosif.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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