Lou Doillon – « Lay Low »
Cadette du clan Birkin, passée par le mannequinat et l’acting, c’est dans la chanson qu’elle se fait le plus remarquer au travers d’un premier album sorti en 2012 et encensé par la critique. C’est cette fois-ci, c’est avec Taylor Kirk aka Timber Timbre que Lou Doillon a enregistré ce « Lay Low » au folk grave et capiteux.
Ce que l’on remarque de suite au travers d’un « Left Behind » introductif, c’est cette voix aux graves ronds et au voile déchiré qui nous envoûte rapidement. Débordante d’une mélancolie raffinée, elle nous transporte avec une grâce absolue dans un piano voix des plus sobres. On y sombre avec délice, attiré par ce timbre sans égal magnifiquement mis en lumière par des arrangements à l’approche simple et sobre.
Construisant progressivement une pop folk à la tristesse mélancolique, Lou Doillon nous sert une musique vaguement inspirée des 60’s, de ces effets bouillonnants qui nous caressent doucement l’échine. On la découvre résolument rock sur « Above my Head » ou « Lay Low », tirant sur de sa voix ronde une esthétique très soignée. Rappelant Eels dans cette musique à la fois rugueuse et nostalgique, elle nous propose des titres alléchants qui vite nous restent en tête sans jamais tomber dans la facilité.
La cadette du clan Birkin réussit avec beaucoup de distinction à rendre une pop pétillante et parfois un peu creuse sur le papier, profonde et puissante. Privilégiant les arrangements aux sonorités noires et granuleuses, elle dessine avec raffinement une pop vaporeuse et puissante. Il y a dans les compositions de Lou Doillon un mélange de brutalité que l’on retrouve dans des arrangements aux claviers grésillants ou aux guitares déchirantes (« Nothing to Left ») et de douceur dans des mélodies toujours très pensées. S’amusant d’un swing qui peu à peu nous colle à la peau, elle se plait à naviguer en eaux troubles.
Cet album est l’occasion pour Lou de creuser pleinement son univers. Elle semble pour la première fois complètement à l’aise dans des compositions au swing léger oscillants entre folk intimiste et rock rugueux. Trouvant pleinement sa voie dans cette chanson folk aux relents blues, elle se démarque des productions actuelles par son sens aiguë de la mélodie et sa façon unique d’aborder une pop travaillée. Libre et volontaire, elle dirige d’une main de maître les opérations nous gratifiant d’un album à l’univers très marqué.
Vibrante dans ce rôle de miss pop, elle affole les compteurs de sa voix douce au léger voile. Avec une aisance qu’on ne lui connaissait pas Lou Doillon apparaît pleinement chanteuse. Travaillant un son rugueux, elle puise dans un blues rock la matière sonore de ce « Lay Low » où plus proche d’une folk rock trash que d’une pop intimiste, elle nous emmène dans des chemins de traverse qu’il fait bon de prendre. Loin de suivre une vision marketing d’une pop folk très en vogue, elle impose son univers rugueux avec une classe sans égale.
Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com





































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