/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 27-10-14

Les Wampas – « Les Wampas font la gueule »

Fâchés les Wampas? En tout état de cause, ils « font la gueule » sur un nouvel album mêlant rock jusque boutiste et second degré. Quelques mois après son album solo, Didier nous revient donc avec sa formation pour un tonitruant opus dont il a seul le secret. Guitares tranchantes, morceaux tournant sur 4 accords, les Wampas nous proposent une fois de plus un rock sans compromis à l’ancienne qui fait son petit effet.

Constructions simples et efficaces, les Français inondent de leur aura et de la voix à la justesse très relative de leur leader, des compositions qui nous font irrémédiablement secouer la tête. Passé maître dans l’art de pousser des coups de gueule et de provoquer sur des sujets à la légèreté de façade, Didier Wampas nous sert sur « Mars 78 » un titre coup de poing au second degré très installé. Expression à l’emporte pièce jouissive « La variété française est morte » dénonçant finalement une vérité sous-jacente, les rockeurs s’autorisent pour la première fois des touches d’électro qui apportent une vraie couleur au morceau.

Synthétisant sur « Je voudrais » ou « Valérie » une musique punk rock classique, les Wampas construisent des titres au rock underground ne se prenant jamais au sérieux. Car cette autodérision est une des grandes forces du combo, leur permettant par exemple de mêler sur « La fille du train chenille » l’absurde à un fond de vérité qui dérange. Y abordant la thématique de l’honnêteté intellectuelle dans le milieu artistique, les Wampas jouent à merveille leur rôle de poil à gratter du rock français.

Libres financièrement, les Wampas se permettent de réaliser des titres proche de ce qu’ont pu faire les Ludwig Von 88 à la grande époque du rock underground parisien. Ne s’attachant pas au qu’en dira-t-on ils sont capables de nous présenter un titre comme « Julie London » en forme de grosse blague dans lequel Didier Wampas féminise sa voix avec la délicatesse d’un ours.

Et c’est finalement ce mélange d’absurdité et de rock qui fonctionne et qu’ils mettent brillamment en exécution sur le magnifique « Les lesbiennes bavaroises » (qui n’a pas de magique que son titre) où l’on retrouve ce gimmick digne d’un Audiard « le rock’n’roll c’est plus facile quand on a rien à dire ». Tout tient dans cette phrase anodine. Les Wampas ne se prennent pas au sérieux et assument leur côté has-been sur des titres comme « Victoria » ou le très parlant « Ce n’est pas moi qui suis trop vieux, votre musique c’est vraiment de la merde ».

Bref, on se prend au jeu et l’on se laisse aller dans cette musique universelle qu’ils abordent si bien. Les Wampas nous réconcilient avec un rock de divertissement et populaire qui ne se prend pas au sérieux. Loin de faire passer un message complexe, ils abordent leur rock avec simplicité en y mettant tout leur cœur. Bref, les Wampas ont inventé le rock’n’roll et vous emmerdent !

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com

<iframe width= »560″ height= »315″ src= »//www.youtube.com/embed/nuMhdFrOik8?rel=0″ frameborder= »0″ allowfullscreen></iframe>

En savoir plus sur Les Wampas

Copyright : Quai Baco Stimuli - Mentions légales - S'abonner - Contact Pro - contact@quai-baco.com - Quai Baco Production