/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 06-09-20

Klô Pelgag – « Notre-Dame-des-Sept-Douleurs »

C’est au travers d’un album proche de l’album concept que Klô Pelgag nous revient. Construit à un moment complexe pour la chanteuse elle a intégré dans ce « Notre-Dame-des-Sept-Douleurs » une vision, une atmosphère qui la traversait à cette époque. Nommé en rapport à un village du Québec qui avait marqué la jeune Chloé Pelletier-Gagnon, ce 3ème album nous entraîne dans une noirceur orchestrale et pop aux éclats lumineux à l’image de cette pochette colorée et pourtant désenchantée.

Klô Pelgag - "Notre-Dame-des-Sept-Douleurs" : La chroniqueOuvrant par un titre éponyme proche de l’illustration sonore, la jeune québécoise nous fait entrer directement dans son univers lourd au noir éclatant. « Rémora » est la première chanson de cet opus et pose de suite le décor. En 4 minutes et 30 secondes, la canadienne nous emporte définitivement dans une mise en scène forte et frissonnante. Jouant sur une musique qui n’en finit pas de nous plonger dans un tout hypnotique et singulier, Klô Plegag nous inonde de ses bonnes ondes pop avec une approche de la variété francophone qui réussit à chaque fois à se renouveler. On se laisse prendre au jeu de cette musique multiple qui enchaîne les parties et les tempos pour mieux théâtraliser une composition à la pop puissante et charismatique.

Apparaissant beaucoup plus légère sur « Umami« , Klô Pelgag nous surprend une nouvelle fois quand à la moitié du titre on se se voit transporter dans un mid-tempo lui permettant de malaxer sa musique dans une pop harmonique et diablement hypnotisante. S’amusant à nous surprendre dans ses constructions toujours loin des canons du genre, la jeune canadienne use sans abuser de son savoir-faire pour mieux nous imprégner de sa folie musicale qui imprègne chacun de ses morceaux. Sans jamais se mentir, elle nous entraîne dans les arcanes d’une pop sulfureuse et expérimentale qui ne cesse de nous surprendre.

La force de Klô Plegag tient dans cette façon d’oser, de ne pas se mettre de barrière, de se jouer des embûches pour mieux user de son agilité musicale. Piano voix sur des titres comme « J’aurais les cheveux longs » ou « La fonte« , elle réussit par le truchement d’une mélodie imparable ou la mise en lumière de sa composition par des violons riches, à nous envoûter dans des titres aussi puissants que radicaux qui n’en finissent pas de nous emporter dans les songes d’une artiste complète.

L’orchestral est partout dans ce magnifique album où les surprises ne cessent de se multiplier. Jouant entre électro et orchestre dans un tout millimétré, Klô Plegag nous transporte dans un univers à la richesse mélodique qui n’apparaît jamais pompeux ou indigeste grâce à une maîtrise fine de la composition et de la construction pop. On est comme engloutis par cette malicieuse musique aux envolées lyriques qui n’a de cesse de nous entraîner dans une orchestration aux fulgurances rares et enivrantes. Loin des standards radiophoniques Klô Plegag ose, avec une dramaturgie superbement travaillée, nous proposer des titres au long court qui n’en finissent plus de rebondir et permettent à l’artiste de déployer sa fougue créatrice sans embûche.

Chez Klô Pelgag tout n’est que fulgurance. Dans un mélange superbement orchestré la québécoise donne à voir des compositions qui ne cessent de se régénérer. On aime de suite ce mélange pop opéra qui nous pousse dans une musique cinématographique et puissamment inspirante. Débordante de créativité la jeune québécoise colore chaque mesure de sa personnalité donnant au tout une impression de grandiloquence acoustique qui nous fait un bien fou. Avec « Notre-Dame-des-Sept-Douleurs« , Klô Plegag renoue avec une variété orchestrale française digne des années 70 où grandiloquence rimait avec qualité et audace. Bravo !

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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