Bien loin des horizons sonores familiers de leur groupe Le Couleur, les québécois Laurence Giroux-Do et JCTellier, sous le nom DVTR (D’où Vient Ton Riz), nous plongent dans une expérience punk déroutante avec leur premier opus. Loin de la pop entraînante qui les caractérise, le duo opte pour une simplicité brute et percutante, propulsant leur musique au cœur du mouvement punk. Saturée de guitares, leur œuvre émerge d’un tumulte jouissif, dévoilant des vérités crues et parfois difficiles à digérer. À travers des titres incisifs et puissants, DVTR offre une réflexion audacieuse sur la société contemporaine.

Dans un premier acte, DVTR nous offre un punk organique et puissant qui tranche radicalement avec leur répertoire antérieur. Les voix émergent à peine du brouhaha saturé, déclamant des vérités brutes et provocatrices. Les basses lourdes et les guitares en forme de faucheuse propulsent l’auditeur dans un tourbillon sonore où la rébellion s’exprime sans compromis. DVTR réinvente le punk avec une simplicité qui ne connaît pas de détours, proclamant haut et fort que « les mœurs sont libres et nique ta mère. »

Sous les pseudonymes de Demi Lune et Jean Divorce, le duo québécois persiste dans son approche punk avec une puissance impressionnante. À travers des compositions déglinguées, DVTR ignore les conventions, adoptant une posture féministe et anticapitaliste. L’album devient un cirque ludique et violent où chaque titre, plus cynique que le précédent, provoque et interroge. DVTR, en trublions, secoue une société de plus en plus lissée avec un cynisme délectable.

Le tabou de la mort est mis à nu avec « Crématorium« , où DVTR dénonce le cynisme d’une société obsédée par le gain financier. La réalité crue se reflète dans une bande son punk sauvage, débordante d’énergie et de saturations auditives. Le duo québécois tape dans le mille en construisant un cri constant, une dénonciation sans concessions qui résonne dans chaque note.

À travers des titres tels que « Change« , « Anu Cuni« , et « Rhum Coke MD« , DVTR maintient une dénonciation constante, se rapprochant parfois de l’univers de Bagarre avec une musicalité brute et dévergondée. Le dynamisme vivifiant de DVTR expose les dérives du capitalisme rampant dans un punk sauvage et addictif. Féministes et sans compromis, les québécois proposent un nouveau paradigme musical, déstructurant les normes établies pour mieux exprimer une colère de plus en plus vive. Avec leur premier opus, DVTR inscrit son nom dans le paysage punk avec une audace délibérée.

Nos coups de  : DVTR, VASECTOMIA

Note : 9.0/10

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com