Originaires de Toulouse, De Calm se présente en duo chanson française avec cette pointe de pop douce et esthétique. Ce troisième album est dans la droite ligne de leurs précédents : puissant et profond, pop et orchestral. Ce « Disparue Juliette » inscrit un peu plus Mickaël Serrano et Guillaume Carayol dans une chanson française de qualité.

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Nous percutant dès le très beau « Alligator », De Calm démarre sur les chapeaux de roue au travers de ce premier titre à la pop soignée. Sonorités vintage, harmonies très présentes, accent toulousain imperceptible, les français nous emportent rapidement dans leur univers aux rondeurs douces et affirmées. Déployant un background musical à l’orchestration imposante, ils nous proposent une chanson française simple et attachante.

Puisant dans une noirceur à la sobriété simple sur « Miser sur nous », ils nous proposent des titres délicats au background pop sensible. Gracieux dans leur approche d’une chanson française d’apparence légère, ils dessinent une pop au charme doux et tranquille. Travaillant avec rigueur une pop feutrée, ils construisent une chanson française cohérente et chaleureuse sans nous écraser sous des dehors criards et violents. Chez De Calm la musique semble comme apaisée et ne cesse de se régénérer dans un concert des plus nuancés.

Musique capricieuse au ludisme délicat qui ne tombe jamais dans une approche trop gnangnan, De Calm arrondit ses compositions pour mieux nous transporter dans une pop sinueuse aux arrangements pointilleux et parfaitement alignés. On est vite happés par cette force harmonique qui donne au tout un sentiment harmonieux qui ne faiblit jamais. Dans des mélodies aux émotions affichées (« L’existence »), le duo nous surprend de sa douceur alerte et simple dont il parsème avec beaucoup d’entrain ses chansons. Plein d’une tristesse assumée et loin d’être pathétique, la musique des français souligne avec dignité et douceur des thématiques rudes.

Piano vacillant, voix non standardisée, la musique de De Calm possède en elle cette honnêteté, ce côté puissant et sans concession dans un gant de velours qui ne cesse de nous enivrer de ses mélodies folles. Possédant dans leur ADN cette chanson française grave et posée, les français utilisent un socle à la sobriété cassante leur permettant de nous offrir des moments de grâce inouï à l’image du très beau « Il fait froid ».

Tendre et mélancolique, la musique de De Calm se plaît à nous bercer d’une nostalgie tenace. Prenant bien le temps de poser chaque mot, chaque silence, De Calm nous servent des compositions aux rondeurs tristes et douces. Comme au ralenti, les titres étirent le temps avec une facilité déconcertante, nous emportant dans une multitude d’ambiance à l’orchestralité léchée. Les français nous transportent avec une véritable maîtrise d’un mélancolisme fin. On se prend au jeu de cette pop au sautillant feutré, qui reste dans un confort sonore inégalé. Loin d’une radicalité très à la mode actuellement, De Calm se pose en centristes d’une pop d’orfèvre.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com